Le président de la Cour constitutionnelle au colloque interdisciplinaire de Ngandanjika

Ngandanjika, 29 octobre 2021 (ACP).- Le président de la Cour constitutionnelle,  Dieudonné Kaluba Dibwa est intervenu  vendredi au colloque interdisciplinaire organisé au centre culturel Mgr Tharcisse Tshibangu Tshishiku, dans le territoire de Ngandanjika, province de Lomami, sur le thème « le statut juridique du village dans le Congo colonial. Problèmes politiques, conflits coutumiers et perspectives nouvelles ».

Dieudonné Kaluba Dibwa a reconnu, dans son exposé retenu par ce colloque placé sous le thème « le village et l’avenir de l’Afrique noire », que pendant la période précoloniale, le village était une entité politique ou administrative sur laquelle a été bâti le système d’organisation politique sociétale.

Il a ensuite relevé qu’il existait à cette époque deux techniques d’organisation des villages, à savoir la décentralisation, avec le village et la capitale dirigés par un chef, et la concentration, cas du royaume Kongo, où le roi, maitre incontesté, nommait et destituait les gouverneurs territoriaux et les fonctionnaires.

Le village comme circonscription administrative

Sous l’Etat indépendant du Congo et la période coloniale, a-t-il poursuivi, le traumatisme qui y a découlé, n’a pas épargné le statut du village comme organisation politique, jadis constitué des royaumes et empires. Tout a été fusionné, puis divisé en 11 districts. Ainsi, sur le plan politique, les indigènes sont restés des êtres divisés à cause de la non intégration dans les villages.

Le prof Kaluba a affirmé, par ailleurs, que la résurrection des villages comme circonscription administrative a été enregistrée sous la période postcoloniale où, à l’accession du Congo à l’indépendance, le pays a compté 6 provinces.

« C’est en 1969 que le village réapparait comme une circonscription administrative, c’est-à-dire une entité dépourvue de personnalité juridique, entendu comme toute communauté traditionnelle organisée sur base de la coutume, et dont l’unité et la cohésion internes, sont fondées principalement, sur le lien de solidarité clanique parentale », a dit le président de la Cour constitutionnelle.

Ainsi, le chef du village est désigné suivant la coutume ou les usages locaux, reconnus par décision du collège exécutif territorial et investi par le chef de collectivité. Du point de vue juridique, a dit le président de la cour constitutionnelle, les réformes apportées s’agissant du statut du village, lui consacre une certaine autonomie constitutionnelle.

Pour l’intervenant, en regardant de près, l’organisation des villages est restée comme une sorte de greffon sur le corps étranger, créé non pour être un centre de développement, mais plutôt celui de production des matières au profit de la ville.

Cette situation a engendré, note-t-on, des problèmes politiques, en termes de contrôle territorial, et multiples conflits nés du fait de superposition des structures de l’Etat et du village.

« Les conflits qui déchirent la RD Congo, loin de signifier le refus de toute organisation étatique ou de tout ordonnancement juridique, dénote plutôt d’un besoin d’Etat dans la mesure où les groupes qui se battent n’exigent pas un retour à un Etat sauvage, mais ils réclament la reconstruction, la reconfiguration et la refondation de l’Etat, sur la base des représentations politiques naturellement prévenantes, l’objectif étant d’asseoir la légitimité sur des bases plus durables », a-t-il conclu.

ACP/Zng/Cfm/Nng/Lys/Sgb

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