Nigeria : libération des 23 derniers otages détenus par les hommes armés

Kinshasa, 06 octobre 2022 (ACP).- Les autorités nigérianes ont annoncé la libération de 23 derniers otages retenus par des hommes armés qui ont mené fin mars une attaque d’envergure contre un train dans le nord-ouest du pays, ont rapporté jeudi les médias internationaux.

Les mêmes sources ont précisé que le Nigeria, qui s’apprête à élire un nouveau Président le 25 février prochain, est en proie à une insécurité généralisée où des groupes criminels attaquent quasi-quotidiennement des villages, volent du bétail et enlèvent des personnalités locales sur les routes ou des voyageurs contre rançon dans le nord-ouest et le centre du pays.

Le 28 mars dernier, huit personnes avaient été tuées et des dizaines enlevées lorsque des assaillants avaient fait exploser une bombe sur une voie ferroviaire et ouvert le feu sur le train reliant la capitale Abuja à Kaduna.

Six mois plus tard, les autorités ont annoncé avoir obtenu la libération des « 23 derniers passagers » toujours retenus en otage, dans un communiqué signé par le chef du comité d’action de l’état-major de la défense, Usman Yusuf.

Cette attaque extrêmement sophistiquée menée contre un train, considéré jusqu’alors comme sûr, avait particulièrement choqué les Nigérians. Aucun groupe jihadiste n’a jusqu’à présent revendiqué cette attaque. Les gangs criminels du nord-ouest agissent pour des raisons financières, sans revendication idéologique a priori. Mais de récentes alliances entre bandits et jihadistes suscitent de nombreuses inquiétudes.

Ainsi plusieurs sources sécuritaires estiment que des combattants du groupe jihadiste Ansaru, affilié à Al-Qaïda, ont coopéré avec des gangs criminels lors de l’attaque du train.

Les autorités nigérianes parlent d’une attaque menée par les terroristes de Boko Haran

Par ailleurs, les autorités nigérianes parlent d’une attaque menée par les terroristes de Boko Haram, mais ils utilisent généralement le terme « Boko Haram » pour désigner indistinctement tous les groupes jihadistes présents au Nigeria. Début août, le Président nigérian Muhammadu Buhari avait affirmé que 31 passagers étaient toujours retenus en otage, mais que l’usage de la force pour les libérer avait été écarté.

Les ravisseurs avaient réclamé dans plusieurs vidéos la libération de certains de leurs commandants emprisonnés en échange des otages. A plusieurs reprises, ils avaient menacé d’exécuter les captifs tout en libérant certains d’entre eux. Le Président Buhari termine son deuxième mandat critiqué de toute part pour son incapacité à endiguer les violences endémiques de groupes criminels, jihadistes ou séparatistes à travers le pays.

L’armée nigériane est déployée sur de multiples fronts, notamment dans le nord-est, théâtre d’une insurrection jihadiste depuis plus de 13 ans qui a fait plus de 40.000 morts et deux millions de déplacés.

Elle combat également les groupes criminels dans le nord-ouest, et une insurrection séparatiste dans le sud-est du pays.  ACP/KHM/ODM/JLL/MMC

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