Plaidoyer pour la restitution des crânes de Congolais conservés en Belgique

Bruxelles, 02 septembre 2024 (ACP).- La restitution des crânes de Congolais, en particulier ceux des membres de l’ethnie suku qui sont conservés dans les musées belges, a été évoquée lors de l’audience que l’ambassadeur de la République démocratique du Congo au Benelux a accordée, lundi à Bruxelles, a M. Fabrice Kavabioko, grand chef traditionnel suku en séjour en Belgique.

«La Belgique détient dans ses collections officielles environ 500 crânes, collectés à travers le Congo par les autorités coloniales pour des motifs prétendument en lien avec les recherches anthropologiques», a déclaré le chef coutumier, dans un communiqué.

Selon la tradition orale, ces restes humains, en particulier ceux de l’ethnie suku, sont la résultante de crimes organisés dans les années 1940, sous la conduite d’un fonctionnaire belge nommé Ferdinand Van de Ginste et surnommé Waya-Waya., La démarche du chef traditionnel Kavabioko, explique la source,  s’inscrit dans la dynamique de renforcement de l’action du gouvernement congolais autour de la question de la restitution telle qu’initiée par le Chef de l’Etat en vue du retour des biens culturels et des restes humains de Congolais qui sont conservés, par devers eux, dans les collections des musées et des universités belges. L’implication du gouvernement constitue «un devoir de mémoire, un impératif patriotique en ce qu’elle devra aboutir à la réappropriation de notre passé», a affirmé de son côté l’ambassadeur Christian Ndongala Nkunku, qui a exprimé sa «vive émotion sur le mode opératoire d’acquisition de certains artefacts».

«Je salue la conservation de notre culture que vous incarnez. Car, ceux qui sont venus pour nous coloniser, avaient la nette intention de détruire notre culture, l’âme du peuple », a souligné le diplomate. Les crânes enfermés dans les musées belges ont un caractère sacré et une valeur spirituelle, a affirmé, pour sa part, le chef traditionnel, car ils communiquent avec les initiés en faveur de leur retour au Congo, «non pas pour être exposés à nouveau dans nos musées, mais plutôt pour leur enterrement dans les espaces dédiés. Ainsi, ils seront rétablis dans leur droit», a-t-il soutenu.

La problématique de la restitution des biens culturels de la RDC par la Belgique est une question complexe qui fait intervenir des compétences transversales tant en Belgique qu’en RDC.

Des commissions mixtes ont été mises en place pour envisager des solutions idoines respectueuses du droit et de l’éthique dans l’intérêt bien compris des peuples belge et congolais, rappelle la source. ACP/

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