Kinshasa, 29 mai 2023 (ACP).- Le reclassement et l’encadrement des diplomates congolais de retour à la Centrale, en République démocratique du Congo(RDC), a été au menu d’ une interview que le secrétaire général aux Affaires étrangères a accordée dimanche à l’ACP.
L’ambassadeur Daniel Makiese, lui-même membre du corps diplomatique, a saisi cette occasion pour évoquer la prise en compte des questions relatives notamment à leur mandat, leur envoi en postes, leur rappel et leur rotation, dans le strict respect des textes légaux :
Question 1 : Le 28 avril dernier, vous avez organisé une cérémonie d’accueil de quelques diplomates rappelés à la Centrale au terme de leurs mandats. Quelles sont les mesures préconisées, au niveau du secrétariat général, pour leur reclassement et leur encadrement ?
Daniel Makiese : « Le reclassement et l’encadrement des diplomates sont gérés, au quotidien, par la Direction de l’Administration.
Il s’agit, en gros, de l’envoi en poste sur base de l’établissement d’un ordre de mission, d’un billet de voyage, d’un message annonçant l’arrivée du diplomate aussi bien que les frais d’installation. On se charge également de la rotation et du rappel, lorsque le diplomate est fin terme.
Ce dernier a droit au frais de rapatriement et au billet de retour au pays ; au mandat de quatre ans en poste et deux ans à la Centrale, avec possibilité de l’obtention d’un deuxième mandat, etc ».
Question 2: Après avoir reçu les frais de rapatriement, beaucoup de diplomates congolais en poste refusent souvent de retourner au pays. Quel sort réservez-vous à cette catégorie de cadres de votre administration ?
Daniel Makiese : « Le sort des diplomates ayant reçu les frais de rapatriement, et qui ne veulent pas regagner la Centrale, est réglé par la circulaire 004 qui précise que le diplomate qui se trouve dans cette catégorie est automatiquement considéré comme un déserteur. Et il ne peut plus prévaloir la qualité de diplomate, ni de fonctionnaire au ministère des Affaires étrangères.
Cependant, il sied de noter que la cérémonie d’accueil organisée par le Secrétaire général aux Affaires étrangères sous notre leadership, est une première que nous voulons pérenniser dans le cadre des us et coutumes diplomatiques de notre pays.
Elle est une expression de considération que nous avons envers nos diplomates, en même temps qu’un cadre d’échanges et d’encouragement des diplomates rappelés, comme ceux affectés, en postes diplomatiques ».
Question 3: Quelle est la mission spécifique d’un diplomate congolais en poste diplomatique. Qu’est-ce que le pays doit attendre de lui ?
Daniel Makiese : « Généralement, les missions diplomatiques sont définies par la Convention de Vienne de 1961.
Il s’agit notamment des missions standards ci-après : représenter l’État accréditant auprès de l’État accréditaire; protéger l’Etat accréditant auprès de l’État accréditaire ; négocier avec le gouvernement de l’État accréditaire et s’informer par tous les moyens licites des conditions et de l’évolution des évènements dans l’Etat accréditaire.
Le diplomate doit, en outre, faire rapport desdits évènements au gouvernement de l’État accréditant; promouvoir des relations amicales et développer les relations économiques, culturelles et scientifiques entre l’État accréditant et l’État accréditaire.
Cependant, la mobilisation des investissements demeure la mission principale donnée au diplomate congolais, dans le cadre de son mandat, mais aussi, son important rôle dans le transfert de technologie.
La République démocratique du Congo, en dehors de l’exploitation de ses richesses, souhaite vivement leur transformation, en vue d’avoir des valeurs ajoutées. Il sied de noter que la mission d’un diplomate est évolutive et dépend de l’intérêt de son gouvernement. Pour ce faire, elle doit faire l’objet de suivi des réalisations et d’évaluation, en vue d’une planification axée sur les résultats ».