Variole du singe en RDC : montée fulgurante à Kinshasa et nouvelle souche mortelle (Par Parfait Kwilu et Popaul Ntikala)

Kinshasa, 22 août 2024 (ACP).- L’épidémie de la variole du singe (Mpox) déclarée en République démocratique du Congo a connu une propagation « fulgurante » à Kinshasa alors que dans le Sud-Kivu, une nouvelle souche qui y sévit est considérée comme très mortelle par des experts.

« La rapide propagation de Mpox en Afrique, et particulièrement en RDC, est due à une nouvelle souche du virus, détectée au Sud-Kivu (Est de la RDC) en septembre 2023 et baptisée « Clade 1b » ; elle est plus mortelle et plus transmissible que les précédentes », a indiqué le Dr Praticien Gongo, ministre provincial de la Santé de Kinshasa.

Kinshasa, capitale de la RDC est une mégapole de plus de 15 millions d’habitants, qui risque de connaître une explosion des cas de Mpox ou variole du singe, si rien n’est fait dans l’urgence. 

« Cette maladie évolue d’une manière fulgurante. Hier nous étions à 81 cas suspects, 20 cas confirmés et deux (2) décès, mais à ce stade nous avons 111 cas suspects, 21 cas confirmés et 2 cas de décès », a dit le Dr Praticien Gongo.

Une épidémie de Mpox sévit depuis le début de 2024 en Afrique, et la RDC en est le principal foyer ou l’épicentre.

L’ignorance de la maladie, les flux migratoires, le non-respect des gestes barrières et des mesures préventives par la population sont parmi les facteurs de risque d’explosion du nombre de cas de Mpox à Kinshasa.

L’évolution rapide de l’épidémie dans la capitale de la RDC, au vu et au su de tout le monde inquiète et doit interpeller la population de Kinshasa sur l’existence de cette maladie afin d’éviter toute surprise désagréable.

À ce jour, il y a sept zones de santé sur 35 qui sont touchées par cette épidémie à Kinshasa. La zone de santé de Limete, plus précisément l’aire de santé industrielle 2, est considérée comme  l’épicentre de l’épidémie de Mpox ou de variole du singe à Kinshasa.

« Pour se protéger contre cette maladie, il faut se laver régulièrement les mains, éviter tout contact avec un animal trouvé mort, éviter les rapports sexuels non protégés, bien faire la cuisson de la viande boucanée, se faire vacciner avec le vaccin qui sera disponibilisé dans des zones et aires de santé de la ville de Kinshasa », a dit le ministre provincial de la Santé de Kinshasa.

La ville de Kinshasa est la plus exposée à cause, notamment des mouvements des personnes venant des provinces les plus touchées, telle que l’Equateur qui a enregistré à ce jour plus de 5.000 cas.

Pour le Dr Germain Kapour, médecin éco épidémiologiste, les mesures à prendre pour se protéger de Mpox sont d’ordre individuel et communautaire, notamment de bonnes pratiques de sexualité, l’abstinence pour ceux qui ne sont pas mariés, la fidélité pour les mariés et l’usage des préservatifs, la formation du personnel soignant, la sensibilisation de la population à l’existence de cette maladie.

Face à cette situation, le gouvernement de la RDC a annoncé les mesures de riposte centrées sur trois axes, à savoir : la sensibilisation, la prévention et le suivi des malades pour briser la chaîne de contamination de cette maladie qui touche quasiment toutes les provinces du pays.

Le ministre national de la Santé publique, le Dr Roger Samuel Kamba a indiqué que le pays a besoin de 3,5 millions de doses de vaccin, tout en précisant que depuis le début de l’année, le pays a recensé 16.700 cas, 570 décès. Il s’agit des données livrées lors d’une conférence de presse le 19 août 2024 à Kinshasa.

Les symptômes

Le Mpox est une zoonose qui a comme symptômes les maux de tête, la fièvre, les douleurs musculaires et les éruptions cutanées. Il se transmet par contact direct avec des fluides corporels d’un animal ou d’un être humain infecté, mais aussi par des objets contaminés et par voie sexuelle.

Cette maladie a été déclarée le 13 août comme une urgence de santé publique de portée continentale par Africa CDC (Agence sanitaire de l’Union africaine) alors que l’OMS l’a déclarée le 14 août comme étant une urgence de santé publique de portée internationale au regard de son ampleur et de sa propagation.

Selon Africa CDC, plus de 18.000 cas de Mpox ont été enregistrés en Afrique depuis le début de 2024. Il s’agit de 3.101 cas confirmés, 15.636 suspects et 541 décès signalés dans 12 pays du continent. Plus de 90% de ces cas ont été recensés en RDC. Il est constaté que plus de cas ont été recensés depuis le début de l’année 2024 que durant toute l’année 2023 (14.838). ACP/

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