Démographie : avec ses seize millions d’habitants, Kinshasa surclasse Lagos et talonne le Caire

Kinshasa, 15 octobre 2023 (ACP).- La ville de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC), qui est actuellement la deuxième ville la plus peuplée d’Afrique avec  ses 16. 315.534 (seize millions trois cent quinze mille cinq cent trente-quatre), surclasse Lagos, ancienne capitale du Nigéria, qui compte, selon les récentes statistiques, 15.945.912 (quinze millions neuf cent quarante-cinq mille neuf cent douze) habitants et talonne le Caire en Egypte qui compte 22. 183.200 (vingt-deux millions cent quatre-vingt-trois mille deux cent) habitants. (Statistiques 2023 tirées de : (Business insider Africa).

Cependant, la capitale de la RDC avec 10.000 Km2 de superficie dans sa délimitation territoriale, sa population n’occupe que le 1/10ème de cet espace.  Et malgré la surpopulation de ses 24 (vingt-quatre) municipalités, les périphéries Est et Ouest demeurent vides et inexploitées.

Comment résoudre ce paradoxe ? Avis des experts

Les experts et analystes des questions liées à l’urbanisme et à la population sont unanimes et affirment que le problème de la ville de Kinshasa, résultent des faiblesses dues essentiellement à la répartition spatiale déséquilibrée de sa population ; à la prise en charge déséquilibrée de la population du point de vue administratif et sécuritaire ainsi qu’à la distribution inégale des infrastructures sociales et économiques.

Appelé à proposer une solution à ce paradoxe l’architecte urbaniste, Bonyek Kimina, préconise la restructuration de la ville de Kinshasa, en créant des villes dans celle qui existe déjà : «  On peut faire de chacun des 4 districts de Kinshasa, à savoir Mont-Amba, Tshangu, Lukunga ainsi que Funa, une ville autonome dotée des infrastructures de base nécessaires à une agglomération urbaine. Quand les Belges ont commencé la ville à partir de Kintambo, ils ont créé un centre au niveau de la Gombe. Lorsqu’ils ont étendu la ville vers Matete, Lemba ainsi que Kasa-Vubu, le centre-ville qu’ils visaient c’était Limete. Après leur départ, cette voie tracée n’a pu être poursuivie », a-t- il révélé.

Selon l’architecte urbaniste, le boum démographique des années 80 et l’extension désordonnée de la ville, ont aggravé la situation, dans le sens que la commune de Gombe demeure toujours, l’unique  centre d’activité où tout est concentré. Ce qui explique ces mouvements de déplacement de la population qu’on observe chaque jour de 4 heures à 10 heures.

Le matin  tout le monde va au centre-ville et le soir, entre 16 heures et 22 heures c’est le mouvement inverse, Tout le monde quitte le centre des affaires pour rentrer à la cité. Un mouvement pendulaire qu’il faut absolument supprimer en créant des centralités dans chaque district que compte Kinshasa.

Pour la création d’une nouvelle ville dans la partie Est de Kinshasa

D’autres voix s’élèvent  pour la création d’une nouvelle ville à l’Est, vers le plateau de Bateke, à Maluku, car estiment-elles, l’opportunité qu’offre le pont route-rail qui sera jeté sur le fleuve Congo, au niveau de Maluku, pour relier Kinshasa à Brazzaville, entraînera des activités dans cette partie en créant un pôle d’attraction.  Il y a aussi la Zone économique spéciale qui est implantée dans la même commune. Elle pourra déclencher un afflux de la population.

L’Etat congolais devra revoir sa politique en matière de conception et de gestion des villes. Les grandes villes de la RDC, si pas toutes, ne connaissent les mêmes problèmes de surpeuplement, de lotissements anarchiques, d’embouteillage… On ne crée pas une ville pour le simple fait d’en créer, à l’exemple de toutes les cités érigées à Kinshasa, dans les parties Nord-Ouest, Ouest et Sud de la ville. Ce ne sont pas des villes, ce sont plutôt des cités dortoirs où des personnes se précipitent pour y occuper des espaces, faute de planification et de lotissement. Avant de créer une cité ou une ville, il y’ a des préalables à remplir, à savoir le plan d’aménagement où l’on prévoit toutes les infrastructures de base et des équipements collectifs. Cela fait partie d’un plan cohérent appelé lotissement. Pour ce qui est de la ville de Kinshasa, c’est depuis 1960 qu’on n’a jamais pensé à remettre de l’ordre dans cette extension désordonnée.

ACP/C.L.

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