Goma, 14 septembre 2024 (ACP).- Les femmes journalistes se révèlent être des actrices essentielles dans la sensibilisation environnementale à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, Est de la République démocratique du Congo, a révélé samedi une journaliste chercheure en changement climatique et biodiversité, dans un entretien avec l’ACP.
«Je peux confirmer, sans ambages, que les femmes journalistes en ville de Goma sont actrices essentielles dans la lutte pour la protection de l’environnement, au regard des défis écologiques de plus en plus complexes en province du Nord-Kivu en général et dans la ville de Goma en particulier. Parmi les actions concrètes menées, on peut citer l’animation des émissions radio diffusées, l’organisation des conférences ainsi que d’autres activités dans le cadre communautaire. Elles parviennent ainsi à couvrir des sujets variés, allant de la déforestation à la pollution des rivières, en passant par la protection de la biodiversité» a déclaré Mme Denise Kavira Kyalwahe, chercheure en changement climatique et biodiversité en ville de Goma.
Cette chercheure, également fondatrice du média en ligne <naturel.cd.net>, qui est axé sur l’éducation au climat et à l’environnement, a démontré que « l’expertise et la passion des femmes journalistes de Goma contribuent à mettre en lumière les problématiques environnementales souvent négligées, et cela à travers des sensibilisations de masses, des conférences débats, des reportages des activités communautaires réalisées pars les environnementalistes, des enquêtes approfondies et des articles d’opinion».
«Les mêmes femmes journalistes amplifient les voix des communautés affectées par les problèmes environnementaux ainsi que les défenseurs de l’environnement», a révélé Mme Denise Kyalwahi pour qui «la couverture médiatique de ces femmes journalistes est essentielle pour attirer l’attention des décideurs et influencer les politiques publiques provinciales voire nationales en matière de protection de l’environnement».
Plusieurs initiatives menées par des femmes journalistes en ville de Goma et sur l’ensemble de la République démocratique du Congo, méritent d’être soulignées, a-t-elle estimé. Citant, à titre d’exemple certaines, qui ont lancé des campagnes de sensibilisation qui utilisent les médias sociaux comme des groupes whtassap regroupant tous les reporters environnementalistes femmes et hommes en l’occurrence pour la ville de Goma, le Réseau des Reporters sur la Biodiversité (REREBIO) et d’autres plateformes numériques pour toucher un large public.
Malgré l’impact positif que jouent les femmes journalistes en ville de Goma et en province du Nord-Kivu en général, dans le cadre de la sensibilisation et l’éducation autour des problèmes liés à la protection de l’environnement, ces dernières font face à de nombreux défis, a-t-elle souligné.
«Toutefois, a-t-elle relativisé, par rapport aux difficultés rencontrées, je dirai premièrement que nous n’avons pas l’accompagnement de nos autorités, tant au niveau provincial que national. A cela s’ajoute la thématique du changement climatique, de la protection de l’environnement et la biodiversité qui n’est pas encore comprise jusqu’aujourd’hui par nos confrères journalistes. De trois, le réseau de femmes journalistes qui travaille dans la thématique de changement climatique est en voie de disparation car ces dernières sont moins nombreuses. Celles qui sont encore actives manquent des outils de travail adaptés ; elles sont en train de se démener tant soit peu et ont besoin d’un renforcement de capacité auprès des professionnels en la matière. Nous avons aussi un défi au niveau de la mise en place d’une synergie de réseautage pour une bonne communication des thématiques sur l’environnement. Nos mais sont ouvertes à tout partenariat allant dans ce sens».
Dans un contexte où les défis écologiques sont de plus en plus pressants en province du Nord-Kivu en particulier et en République Démocratique du Congo, en général, les femmes journalistes devront se distinguer par leur engagement envers la cause environnementale.
Au fait, elles ont des capacités à couvrir des sujets variés, allant de la déforestation à la pollution des rivières, en passant par la protection de la biodiversité. Leur travail ne devra pas se contenter de rapporter des faits ; elles devront chercher à éduquer, à inspirer et à mobiliser les communautés locales au regard de leur importance dans la société. ACP/JF