Kinshasa 31 décembre 2024 ( ACP),- Le retrait de la certification du café et du cacao de la République démocratique du Congo (RDC) sur le marché de l’Union européenne(UE ) entraînerait une perte des revenus de producteurs , selon le chef de l’entreprise Dokas lors d’un entretien mardi avec l’ACP.
<<Si cette certification est retirée par l’UE, nous comme producteurs , nous allons souffrir. L’inquiétude c’est au niveau des paysans et des producteurs, qui sont en train de bénéficier de cette hausse de prix du cacao et du café, qui peut nous permettre d’améliorer nos conditions de vie grâce à ces prix favorables sur les marchés. Le grand danger est que si la certification est retirée, nous allons vendre nos produits à n’importe quel prix qui n’auront plus d’impact sur notre vie de tous les jours>>, a dit Dominique Kasimba, chef d’entreprise DOKAS et président de la Coopérative des cultivateurs de cacao de la Tshopo.
<<Le marché de l’union européenne reste ouvert aux produits congolais sauf que nous risquons de ne pas bénéficier des prix spéciaux. La certification permet à l’acheteur de s’assurer que les produits achetés ne sont pas issus de la déforestation et pour encourager cette pratique de la non déforestation, on ajoute un prix spécial aux produits. C’est comme ça que notre cacao et café sont achetés plus chers que les produits ivoiriens sur le plan international à cause de cette certification>>, a -t-il précisé .
Expliquant les raisons de cette menace de retrait de la certification de l’Union européenne sur les produits agricoles exportés de la RDC, Dominique Kasimba, a fait savoir que les agences de certification hésitent à venir faire l’Inspection évoquant la situation sécuritaire dans la partie Est du pays.
Il a poursuivi que <<les agences de certification hésitent, cette année, à venir faire la certification parce qu’elles soulèvent des questions sécuritaires au Nord-Kivu et au Sud-Kivu ce qui fait que, par exemple pour le café et le cacao, le Nord-Kivu et l’Ituri sont les provinces qui produisent la plus grande quantité. Elles produisent plus de 50 000 tonnes chaque année, et que ces gens là, sont dans l’insécurité et les inspecteurs de ces agences de certification hésitent à venir faire la certification qui est une activité de routine annuelle. Chaque année, les inspecteurs procèdent à la vérification des normes environnementales dans la chaîne de production du cacao ou du café>>
Julien Paluku, ministre du Commerce extérieur, a, lors d’un briefing de presse, exprimé son indignation face à cette exclusion, qualifiant la décision d’ injustifiée.
Il propose à cet effet, un dialogue tripartite entre l’UE, la MONUSCO et le gouvernement congolais pour aborder ces préoccupations.
La Fédération des entreprises du Congo (FEC) a également appelé le gouvernement à agir rapidement pour protéger les intérêts des producteurs.
ACP/C.L.