Nord-Kivu : l’alerte d’un écologiste sur la pollution des eaux du lac Kivu

Goma, 15 avril 2024 (ACP).- La problématique de la pollution des eaux du lac Kivu a fait l’objet d’une alerte lancée lundi par un écologiste dans un entretien accordé à l’ACP à Goma, au Nord-Kivu, dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).

«Actuellement, les eaux du lac Kivu sont confrontées à une problématique de pollution », a déclaré Emmanuel Ndimwiza Murhonyi, sociologue, écologiste.

« Plusieurs facteurs favorisant la pollution du lac Kivu sont en jeux », a fait savoir M. Ndimwiza, qui est également militant pour la justice climatique et membre de l’organisation écologique « Droits environnementaux ».

Il a cité les causes de la diminution de la pénétration de la lumière dans les eaux du lac Kivu. C’est, entre autres, le rejet des eaux usées venant de divers ménages principalement des villes de Bukavu et Goma en RDC, Gisenyi et Kamembe au Rwanda et d’autres activités anthropologiques sur le littoral de l’axe Kalehe, Kabare et Idjwi, y compris  les cours d’eau dégradés qui se déversent dans le lac Kivu, des sites d’exploitation de carrières de sable à ciel ouvert, des constructions anarchiques.

Il a insisté sur le fait que la diminution de la pénétration de la lumière dans les eaux du lac Kivu présente une menace permanente pour les biodiversités dans ce lac.

D’après M. Ndimwiza, la pollution des eaux du lac Kivu est liée à plusieurs facteurs. Il s’agit, entre autres, de la pollution par les matières en suspension qui proviennent des érosions de terrains agricoles, des sols forestiers mis à nu par l’abattage des arbres, des rives (littoral) du lac Kivu ainsi que la pollution par les affluents urbains.

« Ces plantes du littoral du Lac Kivu ont besoin de la lumière, mais aussi pour la photosynthèse, car l’eau trouble réduit la capacité photosynthétique de ces producteurs primaires », a-t-il expliqué.

Bien que les eaux usées soient le principal polluant du lac Kivu produit par les villes, la pollution des eaux de ce lac a aussi une source diffuse comme le lessivage des sols urbains.

Lorsqu’il pleut, les érosions urbaines transportent le sol épandu sur les routes, des ordures non traitées, des déjections animales (spécialement des chiens), des sédiments des constructions de différentes villes et les substances émises par la circulation automobile, des huiles, des hydrocarbures, des déchets organiques, des déchets plastiques, des ruissellements urbains, des pollutions d’origine industrielle, la contamination par les eaux d’égouts.

Plusieurs solutions et perspectives ont été recommandées par cet écologiste dans le cadre de la réduction des facteurs favorisant la pollution du lac Kivu.

il s’agit de la mise à place notamment d’un système de test des coliformes fécaux consistant à se rassurer de la qualité de l’eau pour déceler la présence des bactéries fécales, des lois contraignantes pour protéger les eaux du lac Kivu, d’un cadre d’échange et de dialogue interactifs permanents pour une éducation relative à l’environnement dans la communauté.

Il est aussi question d’échanger avec les jeunes sur les connaissances, les compétences, les comportements, les attitudes, les aptitudes, les pratiques et l’éthique relative à l’environnement. 

Le lac Kivu est la principale source en eau de la ville de Goma, en plus de constituer la voie principale de communication entre le Nord-Kivu et le Sud-Kivu. ACP/ODM

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