Kinshasa, 5 février 2025 (ACP)– 29 objets d’arts restaurés par l’Académie des beaux-arts de Kinshasa ont été restitués officiellement, mercredi, à Institut des musées nationaux du Congo (ImnC), au cours d’une cérémonie organisée dans l’enceinte du Musée national de la République démocratique du Congo(MNRDC) à Lingwala au nord de la capitale congolaise.
«C’est avec un réel plaisir que je prends parole à l’occasion de cette cérémonie officielle de restitution des 29 objets d’arts que nous avons reçus très généreusement de l’Institut des musées nationaux du Congo et que nous avons soigneusement restaurés dans le but d’étendre la durée de vie de notre patrimoine culturel matériel qu’il convient de transmettre aux générations futures», a déclaré le professeur Henri Kalama Akulez, directeur général de l’Académie des beaux-arts de Kinshasa.

Une vue des personnels de l’ABA et de l’ImnC
«Mais cette transmission ne peut être possible si la génération actuelle n’établit pas un lien étroit de connaissance et d’affection avec l’ensemble de nos biens culturels, à travers des études approfondies, l’animation culturelle et d’autres activités qu’organise un établissement comme l’ImnC», a-t-il ajouté. Ces œuvres restituées sont pour la plupart faites en céramique et des masques en bois.
Cette collaboration entre ces deux institutions a permis la restauration d’une vingtaine d’œuvres en 2023. A l’issue de cette cérémonie, l’Académie des beaux-arts est repartie avec 30 autres œuvres malades à restaurer, dont 15 pièces en bois et 15 en céramique.
«L’Institut des musées nationaux du Congo est disposé, c’est une pépinière là où les scientifiques viendront mettre en application tous leurs savoirs sur ce qui entoure notre patrimoine culturel. J’ai cette gratitude envers l’Académie des beaux-arts de pouvoir remettre en vie toutes ces œuvres d’arts. Les gens ne s’en rendent pas compte, mais l’Académie des beaux-arts a pu sauver des millions de dollars en restaurant ces objets d’arts et cela nous va droit au cœur», a expliqué Simon Siala Siala, directeur général de l’Institut des musées nationaux du Congo. Et d’ajouter: « C’est ainsi que cette collaboration existante entre l’Académie des beaux-arts et l’Institut des musées nationaux du Congo va encore être plus expressive en ce qui concerne les collaborations dans divers domaines. Nous entrevoyons avec le directeur général de l’Académie des beaux-arts pour des collaborations gagnantes en vue de sauver le patrimoine congolais».
Les étudiants de l’Académie des beaux-arts formés pour sauvegarder les patrimoines culturels de la RDC
Par ailleurs, lors de son discours, le responsable de l’académie des beaux-arts a fait savoir que, les apprenants évoluant dans la filière restauration et conservation d’œuvres d’art sont formés pour la sauvegarde des œuvres du patrimoine culturel congolais. «Grâce à un enseignement interdisciplinaire, nos étudiants sont préparés pour sauvegarder des objets et des monuments dans le respect de leur signification culturelle, historique, esthétique, éthique, artistique, scientifiques et sociales. Comme des médecins du patrimoine, ils œuvrent pour prolonger, le plus longtemps possible, la vie de l’ensemble de biens patrimoniaux et comme des bons médiateurs culturels, par leur travail, ils renforcent la transmission aux générations futures, du message et de la valeur patrimoniale majeure de chaque objet qu’ils soignent», a indiqué le professeur Henri Kalama Akulez.
Un ancien étudiant de cet établissement et agent du musée national de la RDC, Yves Lunama qui a restauré la cruche appelée en langue vernaculaire «Kisu» de la province du Kongo central dans la partie sud-ouest de la République démocratique du Congo, s’est dit satisfait de donner vie à cette œuvre par son travail de restauration. «C’est un sentiment de joie de voir cette œuvre retourner en bon état», a-t-il témoigné. Le Département conservation-restauration d’œuvres d’arts de l’Académie des beaux-arts de Kinshasa a été lancé en 2013, grâce au partenariat existant entre la République démocratique du Congo, la Wallonie-Bruxelles Internationale et l’Ecole nationale supérieure des arts visuels de la Cambre, dans le cadre d’un échange scientifique de connaissance. La création de cette filière a pour mission de combler la carence des professionnels en sauvegarde du patrimoine culturel en République Démocratique du Congo, en particulier, et en Afrique centrale, en général. ACP/