Une exposition sur la participation des Congolais d’origine dans la résistance belge

Bruxelles, 31 août 2024 (ACP).- L’Asbl Bakushinta et la commune d’Anderlecht à Bruxelles organisent, jusqu’au 8 septembre, à l’Espace 16 Arts, une exposition originale autour des résistants d’origine congolaise en Belgique dans les années 1940-1945.

« Cette exposition est l’occasion de présenter la valeur ajoutée de la communauté congolaise, ce à quoi les Congolais d’origine ont contribué pour l’édification de la Belgique », a déclaré jeudi soir la présidente de cette association, Mme Georgine Dibua Athapol, lors du vernissage de l’exposition.

« Restaurer les mémoires est un thème sur lequel Bakushinta s’attelle depuis de longues années par l’organisation de différents événements », a-t-elle ajouté, en rappelant que le roi des Belges, Philippe, avait fait savoir qu’ « il est temps d’assumer notre histoire, dans la vérité et la dignité ».

Mme Dibua a estimé pour sa part qu’il faudrait surtout raconter pleinement cette histoire, avec d’autres narratifs qui sont jetés dans les oubliettes, afin de « permettre à tous ces héros de se reconnaître et d’être reconnus pour leurs actes ».

De son côté, Mme Marie-Colline Leroy, secrétaire d’État belge à l’Égalité des chances, a précisé que cette exposition sur la Deuxième Guerre mondiale, où la participation des Congolais d’origine est une réalité particulièrement méconnue, consiste à honorer la mémoire de ces personnages qui ont fait preuve de courage et qui ont combattu pour la paix et la justice en Belgique et en Europe. « C’est également pour nous l’engagement de contribuer, au-delà des conflits armés, à bâtir un monde égalitaire, plus juste, où tout le monde doit être respecté », a-t-elle souligné.

L’exposition est constituée d’illustrations, photographies et publications avec, en point de mire, le « Groupe des Congolais du refuge 21 », une armée secrète de résistants à l’occupation allemande formée en 1941 et qui comptait 130 personnes dont 54 Congolais d’une vingtaine d’années installés à Bruxelles. C’étaient notamment d’anciens soldats, employés de bureau, mécaniciens, cuisiniers, ouvriers fondeurs et même coiffeurs, la plupart mariés à des femmes blanches. 

C’est le cas de François Kamanda, né à Kabinda vers 1906 et qui arrive par bateau à Anvers en 1930, amené comme domestique, avant de devenir coiffeur en 1936 puis de rejoindre la résistance. Michel Longo, né à Seke-Banza en 1895, avait déjà combattu sur le sol belge au sein du 17ème régiment d’infanterie en 1914. Quant à Antoine Yoka, né à Équateur-ville (ex-Mbandaka) en 1892, il a été fait chevalier de l’Ordre de Léopold.

Plusieurs portraits de soldats congolais ayant participé aux différentes campagnes, notamment à celles d’Abyssinie, de Somalie, de Madagascar et de Birmanie, sont également mis en valeur dans cette exposition, qui constitue une importante restitution d’un pan encore méconnu de l’histoire de la République démocratique du Congo.

ACP/C.L.

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