Le secteur de l’énergie confronté à des pesanteurs retardant son développement, selon la FEC

Kinshasa, 02 décembre 2022 (ACP).- Le climat des affaires encore préoccupant pour les opérateurs privés avec notamment la perception des taxes redondantes et à des taux prohibitifs  fait  partie des pesanteurs  qui retarde le développement du secteur  de l’énergie en RDC, a déclaré le président de la Fédération des entreprises du Congo (FEC), Albert Yuma Mulimbi, à l’ouverture vendredi à Kinshasa de la table ronde de la sixième conférence sur l’énergie dénommée « DRC NRJ ».

« Les missions de contrôles intempestifs initiés par certains services de l’Etat, dont pour la plupart, les raisons sont injustifiées fait également partie de ces pesanteurs. Cette lourde fiscalité accroit les couts des facteurs de production des opérateurs du secteur et ne permet pas l’accessibilité de l’énergie électrique à la population aux tarifs compatibles avec le pouvoir d’achat et la réalité économique », a relevé le président de la FEC.

Ce dernier a fait état  dans les différents paiements, les impôts, taxes, redevances, contributions, cotisations, frais permis perçus par le pouvoir central, les provinces et les entités territoriales décentralisées sans aucune lisibilité ni prévisibilité.

Pour rendre le secteur de l’énergie plus attractif et amélioré le climat des affaires, Albert Yuma préconise ce qui suit en priorité : accélérer le déploiement et l’opérationnalisation de l’ARE et ANSER au niveau des provinces, renouveler le décret no 18/054 du 27 décembre 2018 fixant les dispositions pratiques portant mesures d’allègements fiscaux et douaniers applicables à la production, à l’importation et l’exportation de l’énergie électrique qui expire le 26 décembre 2022.

Il a sollicité l’implication du Premier ministre, du ministre des ressources hydrauliques et électricité pour le renouvellement de cette mesure incitative ainsi que la signature d’un arrêté pour sa mise en application, en tenant compte des faiblesses et des propositions formulées.

 « Il  y a lieu de noter que la croissance économique que connait notre pays depuis plus de deux décennies, pour qu’elle soit soutenue et durable, il est impératif de réaliser des investissements importants dans le secteur de l’énergie. Et pour ce faire, notre pays dispose d’énormes potentialités, mais aussi des vraies opportunités dans le secteur. Mais malheureusement, notre bilan en matière d’énergie demeure déficitaire lorsque l’on compare le niveau de production à celui de consommation », a dit Albert Yuma.

Il a fait savoir que  ces assises de deux jours, allant du 02 au 03 décembre constituent un espace de réflexion et débat en vue  de trouver, de façon concertée entre les différents acteurs intervenant dans le secteur, des solutions appropriées susceptibles de lever les contraintes pesant sur le  développement  de l’énergie en RDC.

Depuis la promulgation, en juin 2014, de la loi relative au secteur, a-t-il fait remarquer, des avancées ont été réalisées ayant permis d’accélérer les projets privés dont la réalisation permettra de contribuer à la résorption du déficit énergétique auquel le pays fait face et qui retarde son processus d’industrialisation, de la diversification de son économie, bref de son développement économique durable.

Parmi ces avancées, il a cité entre autres, « La mise en place, en 2018, de l’Autorité de régulation du secteur de l’électricité (ARE) et de l’Agence nationale de l’électrification et des services énergétiques en milieux ruraux et périurbains (ANSER) ainsi que la nomination de leurs animateurs intervenues en 2020 ; malgré, a-t-il relevé, le retard enregistré pour rendre opérationnel ces deux institutions (4 ans pour leur création après la promulgation de la loi et 6 ans pour la nomination de leurs animateurs) ».

« Il y a aussi l’accompagnement par le gouvernement dans l’avancement des projets énergétiques à l’instar de KIPAY SOMBWE sur la RIVI7RE Lufira qui a été validé au cours de la 59ème réunion du conseil des ministres tenue le 24 juin 2022, Tembo Power sur la rivière Kakule dans la zone de Lubudi ou Great Lake Energy sur le fleuve Congo à Kinsuka et tant d’autres ; la modification et  l’assouplissement du contrat type de concession ; la réhabilitation et la construction de certaines centrales hydroélectriques grâce au partenariat public-privé entre la SNEL et les entreprises minières ».

Albert Yuma a laissé entendre que suite à la libéralisation du secteur de l’électricité intervenue en 2014, les opérateurs économiques privés développent des projets énergétiques pour combler le gap, en trouvant avec l’accompagnement du gouvernement, des solutions pour la construction de nouvelles centrales hydroélectriques, en réhabilitant les centrales existantes et des réseaux électriques associés et en recourant à l’importation de l’électricité pour maintenir le cycle de production des sociétés minières.

Le modèle économique des opérateurs privés

Par ailleurs, le président de la FEC, Albert Yuma a souligné que  le modèle économique développé en RDC par les opérateurs privés du secteur de l’énergie intègre les exigences environnementales réalisées dans les études d’impact social et environnemental.

Ces études, réalisées par les cabinets de bonne renommée et agréés par l’Agence congolaise de l’Environnement (ACE), captent les risques des projets sur la biodiversité et  dégagent les stratégies de leur mitigation dans leur mise en œuvre, tout en prévoyant le développement des activités économiques de la population locale située dans les zones d’exploitation.

Le président de la FEC a aussi fait savoir qu’à l’issue des échanges et discussions qui découleront de cette table ronde, une feuille de route déclinée sur le court et moyen termes sera élaborée, qui permettra à la production locale de l’électricité de rencontrer la demande sociale et industrielle qui est exprimée d’une part, et de prendre les actions pour matérialiser l’augmentation de la desserte locale d’autre part.

En outre, il a fait comprendre que la mise en œuvre du Programme de développement de 145 territoires (PDL 145 T) en cours d’implémentation sur tout le territoire national devrait s’appuyer sur les opérateurs privés locaux pour réaliser les différents projets énergétiques qui y sont contenus.

Albert Yuma a enfin demandé au président de la Commission nationale Energie de renforcer la collaboration avec les autres acteurs qui évoluent dans le secteur des énergies renouvelables notamment ceux qui exploitent les énergies photovoltaïques et développent des petits projets en mini ou hors réseaux électriques, d’intégrer la corporation pour une prise en charge efficiente de leurs préoccupations et un accompagnement  dans le développement de leurs activités pour le bien-être général.

ACP/

Fil d'actualités

Bendélé Ekweya té

Pas un centimêtre 1Cm

Tous unis derrière nos forces armées

Sur le même sujet