Le mal congolais se situe là !

Résumer les attentes, les espoirs et les ambitions de son peuple dans un discours et une formule chocs et mobilisateurs, c’est le rôle de tout Président de la République comme celui de la République démocratique du Congo.

Interagir, dans le cas d’espèce, dans les forums diplomatiques pour défendre les positions de la RDC et porter la voix de notre pays dans le concert des nations afin d’isoler nos ennemis et remporter des victoires qui comptent tout en minimisant le coût de la guerre, c’est son devoir et sa mission.

Mais les Congolais sont-ils toujours prêts à comprendre ce rôle, à saisir les ressorts de cette mission ? Sont-ils prêts à sonder les subtilités, les arcanes et la complexité des tâches qui incombent à leurs leaders sans verser dans les raccourcis qui obstruent l’esprit et inhibent le raisonnement ?

Les Congolais sont en effet des gens si subtils en paradoxes qu’on en arrive souvent, à leur propos, à se demander s’ils savent ce qu’ils veulent réellement, mais surtout quel rôle ils sont appelés à jouer en tant que protagonistes de leur identité et acteurs de leur projet de développement ?

La semaine dernière, un déplacement à Malabo, en Guinée Equatoriale, afin de renforcer le front diplomatique et poursuivre l’isolement du Rwanda a paradoxalement constitué pour beaucoup de Congolais un sujet de raillerie. L’interpellation d’espions, ayant infiltré l’armée au profit des puissances étrangères, a été pour d’autres l’occasion rêvée de bafouer nos institutions et de tourner nos autorités en dérision. Sans que l’on sache le gain que les uns et les autres tirent de ce genre d’exercices.

Il nous faut regarder la réalité en face. Les Congolais doivent être en mesure de gratter le vernis du discours de commodité et de la bien-pensance pour affronter la brutalité des propos falsificateurs, tribalistes et partisans qui n’ont rien à voir avec la recherche d’une identité réellement congolaise et du chemin appelé à les conduire vers l’émergence.

Accuser les populations de l’ouest de ne pas s’intéresser à ce qui se passe dans l’est, c’est ignorer délibérément que beaucoup de ressortissants de la partie orientale de notre pays, jusqu’aux élites, ont choisi de vivre des minerais du sang et des trafics divers avec le Rwanda en pariant sur l’hypocrisie, la duplicité, la mauvaise foi mais surtout une guerre sanglante qui dure au profit de leurs intérêts personnels.

Prôner l’unité nationale à travers d’interminables dialogues n’est dès lors qu’un faux-fuyant et un artifice. C’est investir dans la complaisance et parier sur la facilité. C’est faire le choix douteux d’un exercice mental et d’une démarche psychanalytique qui ne garantissent aucun espoir de nettoyer cette âme et cet esprit qui maintiennent dans les turbulences des mondes inférieurs.

Le mal congolais se situe dramatiquement là. Dans cette mauvaise foi, dans ces mensonges permanents, cette falsification répétitive de l’histoire du pays et cette hypocrisie qui poussent par exemple certains d’entre nous à faire le choix de l’étranger pour se dédouaner des complexes qu’ils subissent à l’intérieur des frontières nationales. A espionner et à trahir leur pays pour le confort des puissances étrangères. A verser le sang de leurs compatriotes au profit d’une malédiction qui les poursuivra de génération en génération, et leurs enfants et arrières petits-enfants avec !

C’est cela le mal congolais. Qu’on ne pourra déraciner qu’à force de courage, de patriotisme, de renonciations et de sacrifices. Combien des Congolais sont prêts à escalader les montagnes de la foi pour notre élévation morale et spirituelle?

Malheureusement, nombreux sont encore et toujours parmi les Congolais qui pensent un peu naïvement qu’avec les dialogues on arrêtera on ne sait trop comment l’espionnage qui mine notre armée ; qu’avec les dialogues, on stoppera l’infiltration qui s’est installée au sein de nos institutions ; qu’avec la croix, l’eau bénite et le goupillon, on repoussera le diable jusque dans les lieux arides…

Il faut prier, certes, mais surtout, il faut rester vigilants !

Bienvenu Marie Bakumanya.

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