Kinshasa, 02 mai 2024 (ACP).- La pratique de distribuer l’argent pendant les évènements est un comportement qui entrave le développement du pays en termes de civisme et de progrès du capital humain, a-t-on appris lors d’un forum de sensibilisation des jeunes, jeudi, à Kinshasa, en République démocratique du Congo.
« Nous avons voulu échanger avec la jeunesse congolaise qui est appelée à assumer des hautes fonctions dans le pays, de faire attention à la pratique de distribution d’argent pendant les événements, laquelle est devenue normale. (…) Ce comportement entrave le développement du pays en termes de civisme et de développement du capital humain », a déclaré Anthony Kitenge, activiste des droits humains. « Cette pratique ne résout pas les problèmes structurels auxquels nous sommes confrontés. La situation soulève des préoccupations majeures quant à la gestion responsable des ressources des finances publiques et à la solidarité envers ceux qui sont dans le besoin au sein de notre société », a-t-il ajouté.
Pour lui, il est essentiel de promouvoir les comportements responsables et solidaires, en mettant en avant des valeurs telles que l’intégrité, la transparence et la justice sociale. « En tant que citoyens, il est de notre devoir de se soutenir mutuellement, y compris les compatriotes de l’est de la République démocratique du Congo, et de veiller à ce que nos actions contribuent à améliorer la vie de tous les membres de notre nation », a indiqué M. Kitenge, avant de souligner que cela implique de reconnaître les privilèges et de faire preuve de l’union envers ceux qui sont dans le besoin. « J’espère que ce message nous incitera de réfléchir à nos actions individuelles et collectives, et de travailler ensemble pour construire un avenir meilleur pour tous les citoyens de notre pays, avec espoir en un avenir plus solidaire et prospère pour notre nation », a-t-il exhorté.
Quelques recommandations et actions à mener pour arrêter l’hémorragie financière
Pour arrêter l’hémorragie de cette mauvaise pratique, toutes les parties prenantes, chacune en ce qui le concerne, doivent mener des actions concertées de sensibilisation sur la fraude et la lutte contre la corruption. Pour y parvenir, plusieurs mesures peuvent être prises, notamment, renforcer les mécanismes de contrôle interne et externe pour détecter et prévenir la fraude et la corruption, mettre en place des systèmes de suivi et d’évaluation efficaces pour surveiller l’utilisation des fonds publics, encourager la participation citoyenne et la surveillance de la société civile pour signaler les cas de mauvaise gestion financière.
A ceux-ci s’ajoutent, la transparence et la reddition de comptes dans la gestion des finances publiques, l’application des sanctions sévères contre ceux qui détournent ou abusent des fonds publics, l’élaboration des programmes de surveillance et de suivi des dépenses publiques pour détecter les cas de corruption et de mauvaise gestion. Concrètement les organisations de la société civile peuvent sensibiliser la population aux enjeux de la gestion des finances publiques et à l’importance de la transparence et de la responsabilité, ainsi que proposer des réformes législatives et institutionnelles visant à renforcer la gouvernance financière et à prévenir la corruption. ACP/
