Kinshasa 04 janvier 2021 (ACP).- Le collectif des enfants de quatre martyrs de la Pentecôte sollicitent auprès du Président de la République la réhabilitation des mémoires de leurs pères pendus le 02 juin 1966, pour avoir dénoncé les dérives dictatoriales du régime Mobutu, juste un an après sa prise de pouvoir.
Le porte-parole du collectif, Jeanne Anany, fille de feu Jérôme Anany, ministre de la Défense nationale a, dans une interview exclusive accordée mardi à l’ACP, saisi l’occasion de la commémoration des mémoires des martyrs de l’indépendance tués lors des émeutes du 04 janvier 1959, pour déplorer la précarité dans laquelle vivent leurs familles depuis la tragédie de ces martyrs de la Pentecôte morts par pendaison à Pont Cabu, aux encablures de l’actuel stade des Martyrs et de l’ancienne Place de la Cité.
En effet, aucune prise en charge ni considération de la part de différents gouvernements qui se sont succédés. Encore, aucune réaction à la spoliation de leurs biens mobiliers et immobiliers.
Le collectif appelle le Chef de l’Etat à poursuive l’élan dans lequel il s’est engagé pour honorer la mémoire du premier Premier ministre Emery Patrice Lumumba à poser une action collective en faveur de ceux qui ont versé leur sang pour le Congo.
Il demande, concrètement, la prise en compte de leurs préoccupations principalement la décoration de ces pionniers de l’indépendance à titre posthume, la restitution des biens légués à leurs familles et une prise en charge responsable. En rappel, dans le groupe des pendus, outre Jérôme Anany, se trouvaient également le Premier ministre Evariste Kimba, les ministres Emmanuel Bamba des Finances et Alexandre Mahamba des Affaires Foncières.
Recourir aux recommandations formulées par la CNS
Pour être complets dans leur démarche, ces enfants des martyrs prient le Président de la république, le parlement et le gouvernement de faire recours à la Conférence nationale Souveraine (CNS) qui avait mené des enquêtes approfondies avant de formuler des recommandations pertinentes sur le dossier dont question.
A ce sujet, à en croire le rapport de la Commission des Assassinats et violations des droits de l’homme dont l’ACP s’est procuré une copie, les conjurés accusés pour atteinte à la Sûreté intérieure en tentant le régime ont été abattus le 02 juin 1966, en exécution d’un jugement rendu par un tribunal militaire d’exécution. La commission qui avait déniché nombreuses irrégularités du point de vue juridique, sur le plan de la procédure et du fond a innocenté les quatre membres du gouvernement.
In fine, elle a recommandé à la CNS notamment la révision du procès, l’exhumation des corps des victimes pour un enterrement dans l’honneur et la dignité, la restitution des biens des intéressés à leurs familles, l’allocation d’une indemnisation suffisante à ces mêmes familles, la débaptisassions du stade Kamanyola ai stade des martyrs de la Pentecôte, lieu du drame et le changement de l’appellation de conjurés à celle des martyrs. De toutes ces recommandations, seules celles liés à la débaptisassions et au changement de nom ont été mises en œuvre. ACP/Kayu/Nig/NKV