Un an après l’explosion, les pompiers de Beyrouth réclament justice pour leurs disparus

Kinshasa, 3 août 2021 (ACP) –  Un an après la double explosion du port de Beyrouth au Liban, les familles de victimes demandent justice pour leurs proches de la déflagration avait fait plus de 200 morts, des milliers de blessés et détruit une grande partie de la capitale, ont rapporté lundi les médias internationaux. Les Libanais veulent mettre les coupables de cette négligence derrière les barreaux, mais pour l’instant, l’enquête patine, indiquent les sources, ajoutant  qu’à la caserne de pompiers qui jouxte le port de Beyrouth, 10 pompiers qui tentaient d’éteindre le feu précédant l’explosion avait perdu la vie le 4 août dernier.

Dans la caserne des pompiers de la Quarantaine, un quartier à quelques centaines de mètres du port de Beyrouth, des hommes en treillis déambulent au milieu des décombres. Le 4 août 2020, les bâtiments ainsi que les camions et les ambulances ont été détruits par la déflagration. Un an après, la reconstruction des bâtiments commence à peine.

Face à l’inaction des pouvoirs publics, c’est finalement l’association Offre-Joie —un groupe de volontaires qui réhabilitent le quartier— qui a fini par prendre les devants. L’État libanais en faillite n’a même pas été capable de reconstruire cette caserne pourtant symbolique : en plus des dégâts matériels, dix pompiers de la brigade de Michel al-Murr sont morts le 4 août.

Carlène Karam a perdu son époux Charbel, 37 ans, son frère Najib, 27 ans, son cousin Charbel, 21 ans, tous trois pompiers. Chaque jour ou presque, elle vient se recueillir dans leur caserne et rendre visite aux collègues de ses proches disparus. « On ne m’a rendu que des morceaux de mon frère et de mon cousin, seulement la main de mon mari, raconte-t-elle, les larmes aux yeux. On ne nous donne aucune réponse concernant les responsables de ce crime. » À 26 ans, cette mère de 2 enfants se bat depuis un an pour obtenir justice. « Je veux que mes petits grandissent dans un pays où les meurtriers de leur père sont en prison ».

À Beyrouth, pas un mois ne passe sans que les familles des 200 victimes du port ne manifestent devant les domiciles des politiciens et des juges en charge des investigations. Mais l’enquête patine. Après l’éviction du juge Fadi Sawan par la Cour de cassation libanaise, c’est le juge Tarek Bitar qui est désormais en charge du dossier. Comme son prédécesseur, il tente de poursuivre les responsables, mais se heurte à l’impunité d’un système qui fait tout pour enterrer l’affaire. Le juge d’instruction essaye notamment de lever l’immunité de trois députés qui ont occupé des postes de ministériels « en vue d’intenter des poursuites pour potentielle intention d’homicide, négligence et manquements », mais le parlement traîne des pieds. Il a également requis la levée de l’immunité du puissant patron de la Sûreté générale Abbas Ibrahim, un intouchable. Sa demande a été refusée par le ministre de l’Intérieur. ACP/Fng/CKM

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