Bunia, 18 avril 2023 (ACP).- Près de 120 miliciens des groupes armés « Coopérative pour le développement au Congo » (CODECO) et « Front patriotique et intégrationniste du Congo » (FPIC) opérant en Ituri, en République démocratique du Congo, ont répondu au processus de démobilisation lancé lundi à Bunia, a appris l’ACP du gouvernorat de cette province.
« Étant responsable de l’ARDPC/CODECO, j’appelle tous les commandants qui sont restés dans la brousse à faire comme moi, pour que nous ayons la paix, que les enfants étudient, que les femmes fréquentent le marché », a déclaré le chef rebelle Olivier Ngabu, en remettant son arme au gouverneur militaire de l’Ituri, Lieutenant- général Luboya Nkashama.
Ses miliciens connus pour leurs attaques dans le territoire de Djugu ont remis symboliquement, à cette occasion, leurs armes, avant d’être installés au site de démobilisation de Diango, situé à 10 km du centre-ville de Bunia.
De son côté, pour cette première journée des opérations de désarmement et démobilisation des miliciens lancées par le gouverneur militaire, le chef de la milice FPIC, active dans le territoire d’Irumu, Songambele Malali, a lancé également un appel à la paix.
« Ça ne sert à rien de se battre, nos villages sont détruits. Pour nos frères qui sont encore en brousse, sortez, revenez au village, remettez toutes les armes », a-t-il dit en swahili.
Ces deux chefs rebelles, accompagnés d’au moins 120 membres de leurs groupes, ont ainsi adhéré au Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (P-DDRCS).
« On espère qu’à partir de ce geste ceux qui sont encore réticents doivent comprendre qu’il est temps de revenir à la paix et de rejoindre les autres. On a suffisamment d’infrastructures pour les accueillir », a déclaré le coordonnateur national adjoint du P-DDRCS, le Colonel magistrat Pierre Egide Bosale, rassurant leur prise en charge au site de démobilisation.
Pour le Coordonnateur des confessions religieuses en Ituri présent à la cérémonie, Ignace Bingi, « l’idéal serait également de mieux soigner ces jeunes gens, mais aussi d’intégrer dans le programme l’encadrement moral, spirituel, afin de démystifier leur prétendue capacité de nuisance qui les a conduits à faire du mal dans le passé ».
« (…) je pense que ceux qui sont encore en brousse vont devoir céder. Qu’ils ramènent la paix en Ituri et en RDC, pour que plus jamais on ne revoie ces images macabres qu’on ne cesse de nous produire sur les réseaux sociaux », a conclu, pour sa part, le gouverneur militaire.
Plus de 20.000 miliciens sont attendus, en Ituri, pour ce processus de désarmement et démobilisation.
La dernière vague de violences armées menées par la milice CODECO a démarré en décembre 2017 dans le territoire de Djugu, avant que d’autres milices ne puissent apparaître, notamment FPIC et Zaïre.
Quant au groupe armé FRPI, basé au sud du territoire d’Irumu et signataire de l’accord de paix avec le gouvernement de la République depuis plus de deux(2) ans, celui-ci mène des incursions sporadiques dans certaines localités de cette entité.
La République Démocratique du Congo s’est dotée d’une stratégie nationale de mise en œuvre du Programme de Démobilisation, Désarmement, Relèvement communautaire et Stabilisation (P-DDRCS) des ex-combattants.
Ce programme repose sur cinq piliers majeurs, notamment la Résolution des conflits, la Restauration de l’autorité de l’Etat et la sécurité, le Relèvement économique et la Réintégration communautaire, la Stabilisation, développement économique et social ainsi que la Communication et la sensibilisation à l’Est de la Rdc.
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