Kinshasa, 22 décembre 2024 (ACP).- La mise en œuvre opérationnelle de la décentralisation territoriale en République démocratique du Congo (RDC) a été expliquée vendredi lors de la soutenance publique d’une thèse de doctorat à l’Université de Kinshasa (Unikin).
« Il a été question, dans le cadre de cette investigation doctorale de faire une auscultation méticuleuse de la mise en œuvre réelle, viable, productive et opérationnelle de la décentralisation territoriale en RDC telle qu’augurée par la Constitution du 18 février 2006 telle que modifiée par la loi du 20 janvier 2011 », a déclaré le chef de travaux Stéphane Yuma Kalema, récipiendaire.
L’auteur a fait savoir que son analyse scientifique s’est appuyée sur la matérialisation effective des normes constitutionnelles, légales, réglementaires, procédurales et processuelles destinées à concourir à la réussite de cette mise en œuvre avant de rappeler l’intitulée de sa thèse : « Décentralisation de la politique ou politique décentralisée en RDC (2006-2022), théorie et pratiques sociales de la volonté politique ».
D’après lui, cette étude a présenté un intérêt bien réel dans la compréhension de la politique de décentralisation territoriale du fait qu’il s’agit d’une analyse approfondie de la décentralisation territoriale sous l’égide du constituant du 18 février 2006 sur six indicateurs constitutionnels majeurs de fonctionnalité de la décentralisation.
La décentralisation territoriale, une « technique progressive »
Pour le récipiendaire, la décentralisation territoriale se veut une technique progressive, délicate, sensible et complexe. « La décentralisation territoriale se veut une technique progressive, délicate, sensible et complexe. C’est un ensemble de mécanismes politiques, juridiques et géographiques par lequel le gouvernement au niveau central transfère une partie de ses charges, son pouvoir, ses compétences, ses ressources non pas seulement aux provinces, mais aux acteurs locaux en vue d’un développement équilibré, harmonieux, durable », a poursuivi Stéphane Kalema.
« Et pour le cas de la RDC, la question effleure même le fédéralisme puisque ce n’est pas le pouvoir central qui transfère les compétences, mais la Constitution elle-même a fixé la clé de répartition des compétences entre les provinces et le pouvoir central. Pour s’en convaincre, lire les articles 202, 203 et 204 de la Constitution. Les compétences exclusives et concurrentes à deux niveaux », a-t-il renchéri.
La nolonté politique, c’est la volonté politique contraire
« En ce qui concerne la présente étude, on a retenu une hypothèse qui se dégage et se confirme in fine, c’est le glissement et la transformation de la décentralisation territoriale voulue par le peuple en décentralisation de la politique ou politique-décentralisée, cela s’explique par la nolonté politique », a dit M. Yuma, avant d’expliquer que « la nolonté politique est la théorie politique que la présente étude a découverte comme variable explicative à la décentralisation de la politique ou politique-décentralisée. (…) La nolonté politique, n’est que la volonté politique contraire ».
A l’issue de l’épreuve de soutenance, le jury a reconnu la bonne qualité de la thèse. Après délibération, le jury a décidé de recevoir la thèse de Stéphane Yuma Kalema, élevé à titre formel au grade de Docteur en Sciences politiques et administratives avec la mention grande distinction (89 %).
Le jury était composé, entre autres, des professeurs Jean-Pierre Mpiana Tshitenge, Noël Rashidi Obotela, Philémon Muamba Mumbunda, Héritier Mambi Tunga-bau, Alexis Mbikayi Mundeke, François-Xavier Iyaka Buntine et Théo-Macaire Kaminar Nsiy Kawu.
Le comité d’encadrement de la présente thèse de doctorat est composé du professeur Philémon Muamba Mumbunda (Promoteur) et des professeurs Héritier Mambi Tunga-Bau et Félicien Kabamba Mbambu.
ACP/C.L.