Kinshasa, 12 juin 2024 (ACP).- La relation entre les ressources naturelles, la gouvernance et le développement durable en Afrique subsaharienne a été analysée mercredi dans une thèse de doctorat à l’Université pédagogique nationale (UPN) à Kinshasa, en République démocratique du Congo.
« Cette étude a porté sur la relation entre l’exploitation des ressources naturelles, la gouvernance, la croissance économique et le développement durable en Afrique subsaharienne, plus particulièrement en RDC », a indiqué l’auteur de cette thèse le chef de travaux Félix-Médard Mulangu Katulumba. Intitulée « Ressources naturelles, gouvernance et développement durable en Afrique subsaharienne : approche comparative des quatre Etats d’Afrique subsaharienne », cette thèse est partie de l’hypothèse selon laquelle, l’amélioration des conditions de vie de la population, à partir de l’exploitation des ressources naturelles, passe par la gouvernance économique de qualité. Cette recherche, a-t-il dit, a permis de constater que les taux élevés de croissance enregistrés par la RDC, grâce au dynamisme de l’exploitation des ressources naturelles, n’ont pas pu impulser un développement économique durable.
« Ceci notamment à cause de la sous-exploitation de ces ressources, de la mauvaise gouvernance, de la faible participation de la population à l’exploitation des ressources, de la faible intégration de différentes branches de son économie et de sa faible diversification », a expliqué l’impétrant. Il a insisté sur l’amélioration de la gouvernance qui figure parmi les clés d’entrée incontournables en matière de croissance et de développement économique durable et qui constitue un facteur d’accroissement des bénéfices tirés de l’exploitation des ressources naturelles en RDC.
En outre, le récipiendaire a fait savoir que la comparaison de l’économie congolaise avec celles de Botswana et de l’Ile Maurice ainsi que du Nigéria a permis de mettre en évidence le rôle de la qualité de la gouvernance économique dans le processus de conversion des bénéfices tirés de l’exploitation des ressources naturelles en opportunités de croissance et de développement durable. « La RDC, elle regorge de toutes sortes de ressources naturelles renouvelables et non renouvelables et on y observe la persistance de nombreux conflits à multiples facettes dans les zones d’exploitation des ressources minières et des conflits intercommunautaires autour du contrôle de l’accès aux terres arables et des eaux de rivières », a-t-il dit.
Nécessité d’assainir le climat des affaires pour favoriser les investissements productifs
Le chef de travaux Félix-Médard Mulangu a recommandé d’assainir le climat des affaires pour attirer et favoriser les investissements productifs durables et les investissements directs étrangers en RDC, de mettre en place une politique économique dans le but d’orienter l’activité économique afin d’atteindre les objectifs économiques et sociaux que l’Etat s’est assigné. Il s’agit dans ces objectifs notamment de l’amélioration des conditions de vie, la réduction des inégalités, la justice sociale, la solidarité nationale, l’industrialisation du pays et le développement durable.
L’impétrant a également suggéré de mettre en place une politique de lutte et de réduction de la pauvreté basée sur une exploitation judicieuse des ressources naturelles et la gouvernance de qualité, de procéder à la diversification de l’économie avec la valeur ajoutée des ressources naturelles.
Le secrétaire général administratif de l’UPN, le Pr Mubedi Ilunga qui a présidé cette séance académique au nom de la rectrice de l’UPN, a conféré au candidat le grade de docteur en économie mathématique avec la mention grande distinction. ACP/