Kinshasa, 12 juin 2024 (ACP).- Un report d’une année supplémentaire dans le processus de désengagement complet de la Mission des Nations Unies en République démocratique du Congo, a été sollicité mercredi, à Kinshasa, lors de la présentation d’une étude sur le retrait programmé de la Monusco : enjeux et perspectives.
« Nous recommandons au gouvernement d’accepter le retrait à un an supplémentaire du désengagement complet de la Monusco au regard des réalités sur le terrain et de la nécessité d’éviter un effondrement sécuritaire total en vue de préserver les vies humaines », a déclaré le Pr Jean-René Mabwilo, auteur de cette étude.
En outre, il a fait savoir que cette étude recommande au gouvernement congolais d’accélérer le processus de la formation de nouveaux éléments des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et de la Police nationale congolaise (PNC). Le Pr Jean-René Mabwilo a souligné également la lutte contre la corruption et l’impunité au sein des forces de défense et de sécurité et l’exécution de la politique nationale de réforme de la justice (2017-2026) ainsi que toutes les recommandations des états généraux tenus en 2015 dans l’optique de rétablir l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire national.
Il a recommandé aux Nations unies de prolonger le mandat de la Monusco dans les trois provinces critiques du pays, à savoir, le Nord et Sud-Kivu ainsi que l’Ituri afin de conclure un accord de partenariat sur la poursuite, non seulement des opérations civiles post-retrait de la mission, mais aussi de la coopération militaro-sécuritaire pour continuer à assister le gouvernement congolais dans la restauration de la paix et le maintien de l’ordre public sur son territoire. Le Pr Jean-René Mabwilo a précisé qu’il s’agit aussi, d’intensifier les pressions sur le Rwanda ou lui infliger des sanctions collectives appropriées pour qu’il arrête son agression contre la RDC et ses actions déstabilisatrices dans l’Est à travers le soutien qu’il apporte au M23.
A la société civile, la présente étude a recommandé de relancer le monitoring sur la réforme des FARDC et de la PNC, de continuer à appuyer les efforts nationaux concernant la réforme de la justice et de prendre à bras le corps le processus de désengagement de la Monusco , en faisant des plaidoyers auprès des Nations Unies et des membres permanents du Conseil de sécurité pour le maintien de cette organisation internationale dans les trois provinces de la RDC en proie à l’insécurité. L’étude sur le retrait programmé de la Monusco a été menée dans trois villes du pays, à savoir, Kinshasa, Goma dans le Nord-Kivu et Bukavu dans le Sud-Kivu. Elle couvre la période allant du 26 février au 31 mars 2024. ACP/