Kinshasa, 26 février 2025 (ACP).- Des états généraux de la Défense en République démocratique du Congo ont été préconisés mercredi par un acteur de la société civile, afin de réorganiser l’armée et mieux défendre l’intégrité du territoire national, dans un entretien avec l’ACP à Kinshasa.
«En ce qui concerne les états généraux de la Défense, nous estimons qu’ils sont utiles. Il ne faut toutefois pas le faire avec précipitation. Il faut savoir qui va l’organiser et qui vont y participer. Il ne faudra pas qu’après l’organisation de ces états généraux, il puisse y avoir des retombées négatives sur notre armée qui ne pourra plus jamais se remettre», a déclaré Christopher Ngoyi, coordonnateur de la société civile congolaise.
Selon lui, la solution est de repartir sur de nouvelles bases. « Nous avons évolué sur des bases alambiquées et les résultats sont là. Il n’est pas tard de repartir sur de nouvelles bases », a-t-il soutenu.
Parlant de la situation sécuritaire actuelle dans l’est du pays, le coordonnateur de la société civile congolaise a plaidé auprès du Chef de l’Etat, en tant que commandant suprême des Forces armées, pour déloger par la force l’armée rwandaise et les terroristes du M23 qui sèment la terreur dans la population.
«Ce que nous demandons au Chef de l’Etat et au Gouvernement de la République démocratique du Congo, c’est de déloger par la force l’armée rwandaise, car nous avons épuisé toute notre patience», a-t-il souligné, avant de préciser que la grande difficulté que rencontrent les Forces armées de la RDC est l’infiltration dont elles sont victimes dans toute leur chaîne de commandement.
Déplorant cette situation criante qui a connu son paroxysme avec la prise des villes de Goma, Bukavu et bien avant de la localité de Bunagana, M. Ngoyi a fait savoir que l’on compte déjà plus de treize mille morts.
«Cette situation est préoccupante et inacceptable car, ça a trop duré, plus de 30 ans c’est trop. Et aujourd’hui, on a eu plus de 13 mille morts, seulement avec l’occupation de Bukavu, Goma et Bunagana. Le taux dépasse ce que le monde a connu jusqu’aujourd’hui. Et dans tout ça, nous, la société civile, nous nous posons la question qu’est-ce que le peuple congolais a fait pour mériter ça ?», s’est-il interrogé.
Par ailleurs, le coordonnateur de la société civile congolaise, également président du Conseil d’administration de la « Congolaise des voies maritimes » (CVM), a pensé que le Président de la République doit s’entourer de personnes qui regardent dans le sens de sa dynamique.
«Le gouvernement d’Union nationale dont le Président parle, c’est avec des gens qui partagent les mêmes valeurs de patriotisme; des gens qui sont de bonne compréhension avec le peuple congolais, souverain primaire, des gens qui sont dans la dynamique et qui réalisent que le pays est réellement agressé», a-t-il conclu. ACP/C.L.