Kinshasa, 19 décembre 2024 (ACP).- Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) est préoccupé par la situation des populations déplacées internes, a dit le secrétaire général aux Actions humanitaires et à la Solidarité nationale au cours d’un échange, jeudi, avec le Haut-commissariat des réfugiés (HCR) et les professionnels des médias.
« La situation des populations déplacées internes préoccupe le gouvernement congolais. En République démocratique du Congo, nous avons le nombre le plus élevé des populations déplacées après le Soudan. Chez-nous, ces populations sont déplacées à cause des guerres, les conflits armés, les catastrophes naturelles, mais il y a aussi les conflits inter communautaires. La conséquence est qu’elles deviennent des populations errantes.», a déclaré le Dr Alain Mboko Iyeti, secrétaire général aux Actions humanitaires et à la Solidarité nationale, au cours d’un café de presse en marge de la commémoration des 15 ans de la Convention de l’Union africaine sur la protection et l’assistance aux personnes déplacées en Afrique.
« Il y a des actions qui sont menées notamment avec le processus de paix de Luanda et Nairobi. Ce sont les efforts que le gouvernement fait pour essayer de ramener la cohabitation pacifique. Au-delà de ces questions qui font que ces populations vivent un calvaire, on voit le besoin non couvert et avec beaucoup des difficultés qui traversent. Le pays a ratifié la convention de Kampala, mais sur terrain il n’y a pas encore beaucoup d’avancées. Au niveau du ministère de l’intérieur, il y a une direction chargée des mouvements de la population, c’est cette direction qui coordonne tous les mouvements de la population et qui est tenue à avoir les statistiques fiables. Il y a déjà un défi important », a-t-il fait savoir.
Pour le Dr Alain Mboko, au niveau humanitaire, il y a un cadre national de concertation avec des orientations qui s’occupent de la question des déplacés. « L’investissement qu’on fait pour les déplacés internes n’est certes pas encore à la hauteur des besoins mais, il y a quelque chose qui se fait. Dans le nouveau plan, on a intégré la question des populations déplacées », a indiqué le secrétaire général aux Actions humanitaires et à la Solidarité nationale.
Et d’ajouter : « Ceux qui ne peuvent pas regagner, ils doivent intégrer si c’est possible sinon trouver un autre endroit pour leur réinstallation. Pour nous, en tant que structure du gouvernement, nous avons travaillé pour les initiatives de retour, c’est essentiellement dans la province de l’Ituri, chaque fois qu’il y a pacification, les populations rentrent car les populations n’ont pas vocation à rester des migrants.
Il y a aussi la question de l’assistance alimentaire. Qui dit déplacé interne, dit précarité alimentaire, mais il y a aussi toute la question des violences. L’appui que nous devons trouver pour tous, c’est arriver à avoir une loi qui protège la population et qui consacre l’assistance dans la législation congolaise. Nous demandons l’appui de tous pour que nous arrivions à faire avancer cette loi qui va nous permettre d’avoir un outil consensuel pour l’amélioration de la santé, de la situation du bienêtre des populations déplacées internes ».
De l’engagement du gouvernement
Le représentant du Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR) est revenu sur l’engagement du gouvernement de la République démocratique du Congo. « La République démocratique du Congo qui compte actuellement environ 6.3000000 de personnes déplacées internes sur son sol a parachevé le processus de ratification de cette convention de Kampala à travers le dépôt de l’instrument de ratification au siège de l’union africaine en février 2022. Cela témoigne de l’engagement du gouvernement pour la protection et le bien-être de cette frange de la population congolaise », a relevé Pacome Ngome Ngame, représentant le numéro du HCR en RDC.
Et de souligner « Cet engagement est davantage réaffirmé à travers la relance du processus de transposition des dispositions de la convention de Kampala en droit interne congolais techniquement appelé domestication à travers l’élaboration d’un avant-projet de loi sur les personnes déplacées internes initié depuis 2014 ».
Cette activité a été organisée en marge de la célébration du 15ème anniversaire de la convention de l’union africaine sur la protection et l’assistance aux personnes déplacées en Afrique, dit convention de Kampala.
Depuis son adoption le 23 octobre 2009 par les chefs d’états et de gouvernements africains, suivie de son entrée en vigueur, cette convention qui constitue le premier instrument juridiquement contraignant portant sur la protection des personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays, à avoir été adopté dans le monde, représente une avancée notable dans la réaffirmation des droits des personnes déplacées internes et de l’obligation incombant aux états parties de prévenir et traiter les problèmes des déplacements internes.
ACP/