Kinshasa, 11 novembre 2024 (ACP).- Le retour de Donald Trump à la Maison Blanche est une opportunité pour la République démocratique du Congo (RDC) et les Grands Lacs d’envisager une nouvelle ère de paix, a déclaré lundi à Kinshasa un professeur d’histoire de l’Université de Kinshasa dans un entretien avec l’ACP.
«L’administration Trump pourrait offrir une rupture bienvenue avec certaines politiques américaines passées, qui ont parfois contribué à l’instabilité régionale en Afrique centrale. Ce retour est accueilli avec un mélange d’espoir et de précaution par les observateurs congolais.» a déclaré le professeur Kiangu Sidani.
« Les effets des décisions prises dans les années 1990 par l’administration Clinton, ayant joué un rôle dans la déstabilisation de la RDC et de la région des Grands Lacs (…)Je souligne l’importance de saisir la réélection de Trump comme une occasion de faire face aux défis sécuritaires de manière plus souveraine, en s’éloignant des interventions étrangères qui ont alimenté des divisions et des rivalités régionales.» a-t-il rappelé.
Profiter de la nouvelle administration
La RDC pourrait profiter de cette nouvelle administration américaine pour encourager le renforcement des États-Nations dans la région, a fait savoir le professeur, considérant « la politique étrangère républicaine, généralement axée sur la défense des États-Nations, comme une voie possible vers une stabilisation durable de la sous-région ».
À ses yeux, la coopération entre la RDC et les États-Unis pourrait être fondée sur « le respect de l’intégrité territoriale, ainsi que sur des politiques de développement à long terme » qui mettent en avant la souveraineté des peuples de la région.
Kiangu Sidani a par ailleurs invité les autorités congolaises à saisir ce moment pour renforcer la diplomatie entre la RDC et les États-Unis en vue d’une pacification globale de la sous-région. « Une relation bilatérale basée sur la paix et la sécurité permettrait de prévenir les ingérences étrangères et de résoudre les tensions internes à travers le dialogue et la coopération économique », a-t-il dit.
L’historien Kiangu a par ailleurs appelé la société civile congolaise, la diaspora et les intellectuels à jouer un rôle de premier plan dans cette dynamique.
Il a également rappelé « la nécessité de construire une coopération régionale renforcée, impliquant tous les pays des Grands Lacs, afin de créer un espace de paix et de sécurité durable ».
La réélection de Trump, pourrait constituer « un boulevard vers la paix » si les autorités congolaises parviennent à engager l’administration américaine dans « une vision commune de sécurité et de développement au bénéfice des populations locales.» a-t-il conclu. ACP/C.L