L’impréparation politique parmi les facteurs du quasi échec de la décentralisation en RDC (Un analyste politique)

Bunia, 16 avril 2024 (ACP).- L’impréparation sur le plan politique et infrastructurel est parmi les facteurs à la base du quasi échec de la décentralisation qui a basculé la République Démocratique du Congo de 11 à 26 provinces, 15 ans après, a appris mardi l’ACP d’un entretien.

« L’objectif assigné par le législateur n’a pas été atteint. Parmi les facteurs à la base de ce quasi échec je cite l’impréparation politique d’abord. Est-ce qu’étions-nous prêts à ça ? Je ne crois pas, il y a aussi l’impréparation sur le plan des infrastructures. Est-ce qu’il y avait des infrastructures pour accueillir toutes ces nouvelles institutions ? Moi je dis non », a estimé Didier Likele, analyste politique et chef des travaux à l’Université de Bunia.

En plus de ce facteur, a-t-il poursuivi, il y a également une mauvaise compréhension de cette forte décentralisation parce que certains pensaient à la division du pays alors que d’autres parlaient déjà du fédéralisme.

Au regard de ce tableau non reluisant du bilan de ce mode de gestion  qui vise à rapprocher les gouvernants et les gouvernés, depuis son instauration, le chef des travaux, à l’instar de plusieurs autres observateurs de la sphère, s’est dit tenté de dire que c’est un échec faute des progrès notables conformément à la vision du législateur.

« Ça fait 15 ans depuis que la décentralisation dans notre pays a voulu que la RDC soit découpée en 26 provinces. Certains parlent déjà d’un échec et je suis tenté de dire la même chose que c’est un échec parce qu’il y n’a pas eu beaucoup des progrès tels que voulu par le législateur », a-t-il soutenu.

Pour Didier Likele la décentralisation autrement dit le régionalisme constitutionnel ne passe pas obligatoirement par le découpage du pays en 26 provinces parce qu’a-t-il argué, même avec l’ancienne configuration du pays soit 11 provinces, ce mode de gestion pourrait être mise en application.

A part quelques rares « innovations » entre autres l’élection de gouverneurs par les députés provinciaux, l’existence de gouvernements provinciaux, il a indiqué qu’il y n’y a pas des acquis à l’actif de ce régionalisme constitutionnel, soit les 26 provinces actuelles.

« A part ces provinces, nous avons vécus des histoires. Nous avons vécu des désordres au niveau de provinces, nous avons vécu des confusions, des motions de censure, de motions de défiance, il y a eu même de bagarres au sein des institutions. On ne peut pas dire qu’il y a eu beaucoup d’acquis positifs mais beaucoup plus de confusions », a-t-il ajouté.

Didier Likele a par ailleurs indiqué que l’avènement de la décentralisation a provoqué une montée du tribalisme parce que, a-t-il relevé, avec  ce nouveau système, les politiques notamment gouverneur, ministres sont exclusivement réservés aux originaires de chaque province. 

Enfin, il a formulé plusieurs recommandations notamment la nomination de gouverneurs de provinces par le chef de l’État qui répond à la gestion de toute la République, les ministres provinciaux soient transformés en conseillers du gouverneur dans tous les secteurs, l’assemblée provinciale aura seulement comme mission de suivi et contrôle de la gestion, de légiférer.ACP/C.L.

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