Kinshasa, 08 mai 2023 (ACP).- Un appel pour la prise en charge des enfants orphelins du Sida a été lancé dimanche à Kinshasa par l’Asbl, « La Main sur le cœur », au cours de la 7ème édition d’une soirée de Gala, marquant la célébration de la Journée mondiale des orphelins du Sida, le 7 mai de chaque année.
« Le vrai problème, c’est la prise en charge pour que tous ces enfants orphelins du Sida aient l’accès au traitement. Nous n’avons pas de subvention au niveau international ou national. Nous menons nos activités avec nos propres cotisations », a déclaré Mme Dany Nyembwe, présidente de cette association.
Par ailleurs, elle s’est dit satisfaite des résultats obtenus parce que après 7 ans, l’Asbl a fait le suivi de 12 enfants qui ont pu terminer l’université et veulent entrer dans le monde professionnel et la réhabilitation de quelques unités des maladies infectieuses à Kinshasa et Kisangani dans la province de la Tshopo.
De son côté, le directeur du Programme national de lutte contre le Sida (PNLS), le Dr Aimé Mboyo a fait savoir que la problématique des orphelins et enfants rendus vulnérables par le Sida est une épidémie dans une épidémie.
La RDC compte près de 520.000 personnes vivant avec le VIH et près de 400.000 mille orphelins dus au Sida. Ces orphelins ont besoin des soins de santé, de l’éducation (scolarisation), de la nourriture, a-t-il affirmé.
Pour lui, il y a des inégalités liées à l’accès au traitement des antirétroviraux dans le monde. Sur le plan mondial, car il y a 76% d’adultes touchés par cette maladie ont accès aux soins dont 52% d’enfants ont accès au traitement antirétroviraux. En RDC, ces inégalités sont réelles, car 38 % seulement des enfants ont accès au traitement. D’où, a-t-il plaidé auprès des autorités et partenaires pour doubler des efforts en vue d’améliorer l’accès au traitement, conformément à l’initiative globale. « Alliance mondiale pour éliminer le VIH/SIDA chez les enfants d’ici 2030.»
Il a, en outre, insisté sur l’importance du dépistage, la lutte contre la stigmatisation, la discrimination, l’exclusion sociale en vue de stopper cette maladie. Pour lui, il est possible d’éliminer la transmission du VIH de la mère à l’enfant en encourageant les femmes enceintes et filles en âge de procréer d’accepter lors des consultations prénatales de passer au dépistage pour bénéficier de la prise en charge incluant le traitement.
Les jeunes en âge de procréer invités à l’abstinence
Par ailleurs, le Dr Faustin Kitetele, médecin au service des maladies infectieuses à l’hôpital pédiatrique de Kalembe-lembe, à Kinshasa a invité les jeunes en âge de procréer à l’abstinence pour lutter contre le VIH/Sida.
« Pour lutter le VIH/SIDA, il existe les ABCD de prévention, c’est-à-dire, d’observer l’abstinence lorsqu’on n’est pas marié, la bonne fidélité lorsqu’on est marié, l’utilisation des préservatifs en cas des rapports certains partenaires et le dépistage pour connaitre son statut sérologique ».
« Lorsqu’on connait son statut sérologique, on saura mieux se protéger. La connaissance du statut sérologique est la portée entre la prévention et la prise en charge. Hier la prise en charge était tardive pour mettre les malades sous les traitements antirétroviraux, il fallait que le patient présente les signes de la maladie et cela se faisait à un stade avancé, mais aujourd’hui, le traitement commence avant même l’apparition des signes de la maladie », a-t-il précisé.
« Tous les jours, le Sida fabrique des orphelins. Nous devons adopter un comportement responsable pour prévenir cette maladie à travers le dépistage pour connaitre son état sérologique », a-t-il ajouté.
Pour ce médecin, les orphelins du SIDA désignent aussi bien les enfants infectés par le VIH/SIDA que les enfants non infectés par le VIH mais qui sont devenus orphelins à cause des parents décédés du SIDA.
Cette journée vise à sensibiliser et à focaliser sur la détresse de ses enfants devenus vulnérables à cause du SIDA. ACP/P Ntikala/Kinkumi
