Kinshasa, 09 novembre 2024 (ACP).- Un cadre de concertation permanent magistrature- pouvoir exécutif afin de permettre l’examen conjoint de la politique criminelle du gouvernement de la République démocratique du Congo, a été recommandé vendredi par le procureur général près la Cour de cassation, lors de la troisième journée des états généraux de la justice à Kinshasa.
« J’ai parlé d’un cadre de concertation. Pour moi l’actuelle composition du bureau du conseil supérieur de la magistrature est une très belle composition. Par rapport au droit d’injonction du ministre de la justice, le cadre de concertation permanent permet aux uns, de la magistrature, et aux autres, du pouvoir exécutif, de voir ensemble comment se réalise la politique criminelle du gouvernement », a déclaré Firmin Mvonde.
« Les maux de la justice sont énormes. Qu’est-ce qui a rendu la justice malade? C’est la question à laquelle doit répondre la session des états généraux de la justice. J’ai un thème bien précis. C’est le pouvoir judiciaire, concepts et controverses », a-t-il enchainé.
Pour lui, le ministre de la Justice devrait s’abstenir de jouer le rôle que le pouvoir judiciaire réserve au procureur général. « Vous allez voir un ministre prendre la place du procureur général. Que devient le procureur général en ce moment-là ? Il disparaît. Aux États Unis le procureur général de la République c’est lui le ministre de la justice. Il est magistrat. Absolument à la tête du ministère public il faut un magistrat et pas quelqu’un d’autre », a-t-il martelé.
Par ailleurs, Firmin Mvonde a déclaré que les problèmes de la justice congolaise demeurent profonds. « Il faut les voir au niveau de l’homme, dans l’éthique, dans la déontologie, il faut les voir dans ses conditions de travail et vous avez toute la réponse par rapport à ça. Au niveau de l’homme, il y a des prédispositions morales, de l’éthique et de la déontologie. Cela veut dire que dans les textes qui régissent le corps des magistrats, il faut qu’on puisse retrouver que le magistrat c’est aussi une personne », a-t-il conclu.
ACP/C.L.