LE GOSPEL : La multiplication des choeurs et des compositeurs marque l’évolution de la musique à l’Eglise catholique (Serge NGOY)

L’évolution de la musique à l’Eglise catholique de la Répu­blique démocratique du Congo (RDC) depuis l’arrivée des mis­sionnaires, reste principalement marquée par la multiplication des choeurs, des conducteurs et des compositeurs comparativement à d’autres Églises traditionnelles.

« La musique chorales , premier mode d’expression apportée par les missionnaires à l’époque de la Renaissance, ou encore la pé­riode avant comme après l’indé­pendance ,a réussi à se maintenir au niveau de l’Eglise catholique, jusqu’à créer de nombreux choeurs de tout genre, des chefs de choeur, des compositeurs ainsi que des organistes qui se rivalisent tech­niquement dans les paroisses», a indiqué à l’ ACP, le Professeur de musique et dirigeant de la chorale interconfessionnelle «Choeur la Grâce», Ambroise Kua-Nzambi.

«Il est vrai que,l’ Eglise protestante occupait la première place dans le domaine de musique Chorales, au­tour des années 1970.

Elle avait remporté plusieurs prix notamment avec les célèbres « Hommes Kitega ».

«Mais aujourd’hui, ce mode expres­sion régresse, en faveur de l’Eglise catholique, à travers une sorte de challenge silencieux entre les chorales. Il y a actuellement une génération de compositeurs qui s’adonnent au jour le jour, voir même qu’il existe une organisation des compositeurs catholiques qui travaillent ensemble et échangent les partitions», a-t-il encore expli­qué.

Le cardinal Laurent Monsengwo entouré par des chantres de la chorale Luc Gillon de la paroisse universitaire de Kinshasa. (Photo tiers)

Dans son évolution, le genre «mu­sique chants chorales» a favorisé, l’émergence de deux courants de styles de musique au sein des pa­roisses, en dépit de la créativité. Il y a d’une part le courant conser­vateur, des choeurs focalisés sur le style de musique occidentale dit» musique classique», qui, en dehors des compositions person­nelles, interprètent des cantiques des auteurs des époques anciennes ( de la Renaissance) ou des chants des messes spécifiques tels que les « Gloria », « kyrie », les chants ré­servés aux messes gréco-latines, etc.

C’est le cas des choeurs tels que « Splendeur day » et « Luc Gillon » qui associent à ce style, plusieurs autres styles importés de la musique protestante notamment « le gospel » et « les spirituals songs », a expliqué Ambroise Kua- Nzambi.

«Actuellement, le répertoire catholique est composé des chants propres (liturgiques) de l’ordinaire de la messe ou l’on retrouve les gloria, kyrie, sanctus, agnus Dei, credo, des chants et cantiques importés aux styles variés allant des époques anciennes. En même temps, on découvre des chants et cantiques populaires composés par des Congolais et utilisés couramment dans les étapes liturgiques de la messe Congolaise », a-t-il fait savoir.

L’autre courant, est celui relatif au style traditionnel et populaire qui privilégie les compositions en lan­gues nationales et dont les débuts remontent à l’époque du rite zaï­rois du Cardinal Malula. Ce cou­rant, notamment caractérisé par les rythmes folkloriques, fait appel à l’usage régulier des instruments traditionnels tels que le tam-tam et les maracasses.

Tendance dominante du style po­pulaire introduit par le rite zaïrois

Pour le Pr. Kua-Nzambi Toko , ac­tuellement, le style populaire ca­ractérisé par l’exécution de chants en langues locales, en forme d’hymnes ou de slogan, parfois accompagné d’instruments mo­derne, a une tendance dominante comparativement à la musique classique. Ceci depuis l’époque de l’introduction du rire zaïrois par le Cardinal Malula et, récemment, soutenu par la célèbre chanson de feu Cardinal Laurent Monsengwo « Kinshasa teleme ongenge ».

En outre, la configuration de la musique chantée au rite zaï­rois a donné lieu à d’autres types de messes en langues locales à l›intérieur du pays, à l’instar de la « Missa en luba » écrite par le père Guido Haazen, de la « missa kwan­go », la « missa katanga » de Joseph Kiwele.

« en plus des chants propres liés à la liturgie, il s’est développée d’autres styles, des compositeurs locaux, tendance classiques en lan­gues locales. D’où l’apparition des messes en luba écrit par le père Guido Haazen, de Missa Katanga écrit par le père José Kwele, le mis­sa kwango associant les chants tra­ditionnels de Kenge», a dit l’expert en Musique.

La chorale intercofessionnelle «Choeur la grace» en plein spectacle musical,lors d’un concert chrétien à Kinshasa( Photo tiers).

« Le courant du style populaire, a-t-il ajouté, comprend, aussi le style de musique dite de varié­té, copié de la musique dite non chrétienne et qui associe des ins­truments modernes tels que les guitares, la batterie, etc,et dispo­sant des animateurs principaux ou référentiels , considérés comme des leaders ».

« C’est le cas de «Vie nouvelle» de Paul Balenza , Bana mbila de l’abbé Makamba et le Bana Ngaime ,ou encore la «Synohonie céleste»de l’abbé Cola Lubumba, ou encore l’abbé Makolo, compositeur de la célèbre chanson» popopo otiaki tembe eh ». a encore expliqué Am­broise Kua-Nzambi,

L’évolution de la musique à l’Eglise catholique est prouvée aussi par la constance observée de la «musique chants Chorales».

« Nous remarquons qu’à l’Eglise catholiques, beaucoup des choeurs évoluent dans la constance », a souligné la source.

« En dépit de cette évolution remar­quable, l’Eglise catholique se doit de favoriser la création et promouvoir le système des choeurs en forme de clivage tels que les choeurs des hommes ou des femmes qui sont quasi inexistants, au lieu de se li­miter seulement au système des choeurs mixte, en dehors du choeur d’enfants qui n’existe pas encore dans de nombreuses paroisses. Les choeurs en format « clivages » constituent la caractéristique par­ticulière de la musique chants cho­rales de l’Eglise protestante où elle est assez développée», a préconisé le maestro Ambroise Kua-Nzambi

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