Café : 20 millions USD d’une société suisse investis dans le café en RDC

Bruxelles, 28 mars 2024 (ACP).- 20 millions des dollars américains d’une société suisse, spécialiste des capsules de café et filiale du géant alimentaire Nestlé, ont été investis en République démocratique du Congo,  pour étoffer sa production locale de café, a appris l’ACP jeudi de l’Agence de presse Belga.

« Nespresso compte également participer avec d’autres partenaires à lever 20 millions de dollars supplémentaires pour soutenir les producteurs de café de la région du Kivu, en RDC », a détaillé le groupe suisse mercredi dans un communiqué.

En 1980, le café était le deuxième plus important produit d’exportation de la RDC, après le cuivre, mais l’offre a chuté au début des années 2000 en raison de l’instabilité politique et de la guerre civile, a rappelé le groupe suisse.

L’historique de la culture caféière en RDC

La culture caféière a été découverte en 1902 en Centrafrique et s’était étendue rapidement au Cameroun, en Côte d’Ivoire et en Guinée. Le café robusta africain est transplanté à Ceylan, très tôt, importée du Congo, pour pallier la rouille caféière, de type Hemileia vastatrix, qui a décimé 90 % des plants de cette île.

La production caféière du Congo belge a profité de la hausse des cours du robusta sur les marchés mondiaux, en particulier sur le marché d’Anvers, au cours des années 1920, exprimé en francs par kilos.

La prospérité agricole a poussé à la multiplication des plantations congolaises, surtout sur celles de café, en particulier sur la période du décollage caféier de 1928-1929, par les grandes sociétés coloniales.

La culture de l’arabica a démarré, par ailleurs, en Ituri  par des congolais de souche. La sélection agronomique sévère menée au  Congo-Belge, dès 1930 à partir des variétés sélectionnées en Indonésie et des populations sylvestres locales, ayant permis de réduire la sensibilité au scolyte du grain grâce à une fructification plus groupée , et d’augmenter la productivité qui passe de 250 kg à une tonne de café par  hectare en un peu plus de 25 ans, accélérant la diffusion de la culture du Robusta.

Après un décollage en 1928, la production caféière a été multipliée par vingt en six ans pour atteindre 12 000 tonnes en  1934.  

Le Congo belge est en particulier absent du palmarès des treize premiers pays exportateurs mondiaux de café à la fin des années 1930. Après 1940, des « comités de défense » sont créés dans l’Est, à Stanley-ville, le lieu le plus lointain que l’on peut atteindre par bateau en remontant le fleuve Congo depuis Kinshasa et  Costermans-ville, sur la rive sud-ouest du Lac Kivu, les planteurs de café et de quinquina se disant victimes « à la fois de la passivité du gouvernement et de sa complicité avec les grandes sociétés » .

Dans les décennies suivantes, la RDC progresse fortement et atteint la sixième place mondiale en 1953, avec 33 milliers de tonnes, puis triple ce volume pour atteindre 90 milliers de tonnes en 1960.

En 1989, les exportations de café ont été à un niveau élevé de 119.320 tonnes, mais elles ont fortement diminué sur la période 1994-2003, peut-être en raison de la guerre civile de 1997 et 1998.

La maladie du flétrissement du caféier a également affecté la croissance dans certaines régions. Après l’accord de paix signé en décembre 2002, permettant la fin de la guerre civile, la production de café a augmenté à 40 000 tonnes  en 2003 à partir d’un chiffre de 32 000 tonnes en 2002.  En 2006, la production de café, en termes de sacs de 60 kg, a été de 100 000 sacs d’Arabica et de 470 000 sacs de Robusta. 

Les exportations ont été au total de 400 000 sacs de 60 kg, mais en 2010, la production du café était encore de 6 000 tonnes à moins de 10 % de ce qu’il y a 20 ans plus tôt, en 1989 (119,320 de tonnes).

En 2012, le gouvernement a lancé un programme pour la relance de la filière café, intitulé « Document de Stratégie pour la relance de la filière Café 2011-2015 « et a passé une provision budgétaire de 100 millions de dollars dans ce but. Il a été estimé que le plan de relance aurait pour résultat une augmentation de la production de 120 000 tonnes en 2015.

En mai 2017, SOPACDI a remporté un record du monde SPP (www.spp.org) pour être le meilleur café savoureux de l’année. C’est la deuxième fois que la société gagne ce prix, le précédent était en 2014. 

ACP/

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