Kinshasa: les femmes déplacées de Kwamouth sollicitent un soutien pour scolariser leurs enfants

Kinshasa, 16 septembre 2024 (ACP).- Un appel au soutien tant financier que matériel a été lancé lundi par les femmes déplacées de guerre de Kwamouth, au Maï-Ndombe (sud-ouest de la République démocratique du Congo), vivant à Kinshasa, capitale du pays, afin de scolariser leurs enfants, lors d’un entretien.

«Nous avons des enfants qui, jusqu’aujourd’hui ne sont pas rentrés à l’école par manque de moyen. C’est pourquoi nous sollicitons l’appui financier et matériel du gouvernement congolais et des gens de bonne volonté pour que nos enfants retrouvent le chemin de l’école», a déclaré Marie Zawali, l’une des femmes déplacées de guerre de Kwamouth.

«Nous avons fui l’insécurité créée par des insurgés « Mobondo », en laissant tout derrière nous. Nous étions massacrés, tués, et tous nos biens ont été emportés par ces inciviques. Nous menons une vie difficile avec nos familles. Voilà aujourd’hui nous sommes éparpillées sur toute la ville de Kinshasa à la recherche de quelque chose pour notre survie et nos enfants n’étudient pas et sont à la merci de tous les maux de la société», a-t-elle ajouté.

«Nous voyons nos enfants perdre tout espoir de poursuivre leurs études et leurs ambitions. C’est pourquoi nous exhortons nos autorités à nous prêter main forte, car nos enfants sont l’avenir du pays. Et qu’on ne peut pas parler d’un avenir radieux pour la RDC, si plusieurs enfants continuent d’errer dans des rues», a-t-elle martelé.

Et de poursuivre: «nous étions des femmes battantes, fournisseuses des produits agricoles. Moi et mon mari avons plus de 30 hectares de maïs que les Mobondos ont volés, en brûlant aussi une très grande partie de nos biens».

Mme Zawali a souligné que pour éviter l’oisiveté et la paresse, elle se rende dans différents sites agricoles de N’sele, dans l’Est de Kinshasa, pour travailler comme aide-maraîchère en vue de subvenir aux besoins familiaux. Malgré cela, ce petit job ne leur permet pas de scolariser leurs enfants.

«Nous sommes nombreuses à la recherche d’un emploi. Voilà que chaque matin, nous nous rendons dans différents sites agricoles pour donner un coup de main aux maraîchères», a-t-elle expliqué, avant de préciser que ce petit job ne leur permet pas de scolariser leurs enfants.

Des violences communautaires ont éclaté en 2022, dans la province du Maï-Ndombe, autour d’un conflit foncier entre les Téke et les Yaka, dans le territoire de Kwamouth.

De la communauté « Yaka » et la milice « Mobondo » est née ce conflit inter-ethnique, qui a engendré des violences communautaires entre juin 2022 et mars 2023 dans ce territoire de Kwamouth au Maï-Ndombe, faisant de centaines de morts après de cycles d’attaques et de représailles entre les peuples Teke et Yaka. ACP/ODM

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