Kinshasa, 16 avril 2023 (ACP).- La Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) de la République démocratique du Congo (RDC), a dénoncé, dans un communiqué parvenu samedi à l’ACP, les violations des droits de l’homme dans l’affaire du décès du Congolais Gaby Bembi.
« La CNDH note que ce décès et les arrestations opérées sont émaillées des violations des droits de l’homme, notamment les traitements cruels, inhumains et dégradants, la violation du droit à la vie et à l’intégrité physique, l’enregistrement et la publication des vidéos choquantes exposant la nudité des dames trouvées sur les lieux, cela sans leur consentement », a relevé ce communiqué signé par le président de cette institution d’appui à la démocratie, Paul Nsapu Mukulu.
La CNDH a précisé, en outre, qu’elle a appris le décès de M. Bembi « avec indignation et stupeur, par les réseaux sociaux », soulignant qu’il est « survenu dans des circonstances troubles, lors d’une descente d’éléments de la PNC sur les lieux d’une soirée privée « partouze » organisée au quartier Gramalic, dans la commune de Ngaliema, dans la nuit du 8 au 9 avril 2023 ».
C’est ainsi que cette institution a, dans son communiqué, condamné fermement ces violations et a formulé un certain nombre de recommandations aux autorités gouvernementales, judiciaires et à la population.
Sensibilisation de la Police au respect des droits humains
En premier lieu, le CNDH a invité les autorités gouvernementales à sensibiliser les éléments de la Police nationale congolaise (PNC) au respect des droits humains.
Outre cette sensibilisation, la Commission a aussi recommandé aux autorités « de procéder à la vulgarisation du Code du Numérique récemment promulgué par le Président de la République ».
Quant aux autorités judiciaires, il a été demandé, dans ce communiqué, « d’engager des poursuites contre les éléments de la police responsables des actes de violation des droits de l’homme par la publication des vidéos et images (décriées) au mépris du Code du Numérique ».
Gaby Bembi, chauffeur à la Radio Okapi, a été retrouvé mort, dans la nuit de samedi à dimanche dernier, dans des circonstances non encore éclairées. Une enquête a été ouverte à ce sujet par la police congolaise et la MONUSCO.
Dès le 12 avril, le ministre des Droits humains, Albert Fabrice Puela avait également dénoncé des actes répréhensibles à l’encontre des agents de l’ordre dans cette affaire.
« Ces éléments de la Police nationale congolaise ont commis une grave violation des droits humains en publiant des images montrant la nudité des femmes présumées commanditaires de la mort de Monsieur Gaby Bembi », avait-il dit, sollicitant une enquête immédiate des services habilités, afin que toute personne impliquée soit traduite en justice. ACP/Kazadi