Après le Premier ministre et le roi des Belges, le président congolais Félix Tshisekedi a rencontré ce mardi 17 septembre le patronat belge au siège de la Fédération des entreprises. Le nouveau chef de l’État congolais a décidé pour la première fois depuis son arrivée à Bruxelles de s’exprimer en public devant ces chefs d’entreprises et il a fait salle comble.
Dans son discours devant le patronat belge, Félix Tshisekedi a dressé un état des lieux sans complaisance de la situation en République démocratique du Congo (RDC), comme le manque d’électricité, d’infrastructures et de main-d’œuvre qualifiée. Mais aussi la corruption endémique : 80 % des recettes de l’État ne parviennent pas jusqu’aux caisses du Trésor. Pour autant, le président congolais demande aux chefs d’entreprises belges de lui faire confiance.
« Je voudrais ici insister sur le fait que le Congo d’aujourd’hui est un Congo nouveau, et ce Congo attend de la Belgique un accompagnement, a-t-il déclaré. Dîtes-vous bien qu’en restant de côté, en nous regardant faire, vous ratez aussi des opportunités. »
Tourner la page de l’ère Kabila
Les entrepreneurs belges ont pâti des mauvaises relations entre la Belgique et le Congo sous la présidence Kabila. L’arrivée de Félix Tshisekedi au pouvoir constitue pour eux une aubaine, d’où l’engouement à cette réunion. Guy de Selliers, patron de l’entreprise HCF, est séduit.
« Tout le monde lui dit. La corruption, il le sait, a été tellement présente dans ce pays pendant si longtemps que ce n’est pas facile de l’éradiquer du jour au lendemain, déclare-t-il. Mais il me parait tout à fait déterminé à le faire. Je lui ai parlé d’un projet important très précis. Il comprend tout de suite. »
Les chefs d’entreprises belges étaient aussi nombreux également parce que cette rencontre leur offrait la possibilité d’accéder directement au chef de l’État. Félix Tshisekedi les a reçus pendant plus de deux heures les uns après les autres en tête à tête pour écouter leurs propositions.