Georges Kiamwangana demeure l’un des meilleurs saxophonistes africains de tous les temps

(Par Arthur Kayumba)

Kinshasa, 26 novembre 2020 (ACP).- Souffleur de talent, Georges Kiamwangana Mateta, alias  Verckys, est connu comme l’un des meilleurs saxophonistes africains de tous les temps.

Auteur, compositeur, arrangeur, preneur de son, éditeur, producteur, mécène, musicien dans le bon sens du terme, dirigeant d’entreprise et meneur d’hommes, tout cela rime avec la personnalité de celui que le public congolais reconnait comme « l’homme aux poumons d’aciers », dont le centre d’intérêts se trouve à l’immeuble Veve Center dans la commune de Kasa-Vubu à Kinshasa.

Verckys Kiamwangana est un homme courageux qui constitue un exemple d’abnégation, pour la jeunesse congolaise, d’autant plus qu’il a été toujours persévérant dans sa vie comme un vrai battant qui réussit toujours dans ses entreprises, témoignent les milieux où il évolue.

De 1962 en 1969, il est successivement dans les orchestres Los Cantina, Jamel Jazz avec Voukys et Thamar au chant, et lui au saxo. Cet orchestre fut considéré en ce moment-là, comme la pépinière de la nouvelle garde musicale de Léopoldville. Il joua également  dans Congo-Rock du doyen Paul Ebengo alias Dewayon, avant de faire partie du groupe musical de Gérard Kazembe.

Une des grandes figures de la scène musicale congolaise (Rrumba, Soukouss), Verckys s’est illustré par son jeu claironnant de saxophone en se ménageant un espace au sein du « Sébéné », l’exécution instrumentale introductive des morceaux de « Soukouss » jusque-là réservée aux seuls guitaristes.

Ayant intégré  en 1963 l’orchestre OK Jazz de Luambo Makiadi Franco, il se distingue dans plusieurs titres dont « Bolingo ya bougie », « Polo le chipeur », « Madame de la maison » et « Chérie o changer ».

En 1968, avec Youlou Mabiala, en marge de l’OK Jazz, il enregistre plusieurs titres dont « Okokoma Mokristu » de Simaro Lutumba qui connait un énorme succès et cela lui vaut un renvoi de l’OK Jazz.

L’année suivante, il monte le 5 avril 1969 à Kinshasa l’orchestre Vévé.

Sinatra Bonga Tsekabu dit Saak Saakul frappe à la porte du nouveau groupe. L’orchestre Vévé fait sa sortie officielle au bar Vis-à-Vis, en juin 1969 et s’illustre par plusieurs tubes dont « Mfumbwa », « Liwa na ngai Bankoko Bayoki », « Fifi Solange », « Bolingo Florence », etc.

Verckys recrute le chanteur d’origine congolaise de Brazzaville, Marcel Loko Massengo dit Djeskain. Celui-ci y trouve Kelly Makiadi, José Bébé, Bovick Ye Bondo et un autre chanteur venu de Lubumbashi, Mario Matadidi au chant, Danila à la guitare solo  et Jim à la guitare basse. Lui-même Verckys et le vieux Maproco au saxo.

Après avoir bousculé l’échiquier musical congolais, Sinatra, Djeskain et Mario quittent Vévé pour former  l’orchestre Sosoliso, et ils se font appeler le trio MA-DJE-SI, initiales de Mario-Djeskain-Sinatra. Ils se rendent à Brazzaville, et enregistrent à la Socodi.

Cela a coûté cher à Verckys, qui se relèvera avec d’autres musiciens. Il recruta de nouveaux musiciens et enregistre les chansons « Fifi », « Nakomitunaka », « Sex Vévé »,  Kelly et Juslain Makanga lancent « Ndona et « Gilmo », des chansons qui furent de grands succès de l’orchestre la même année.

Manager et producteur d’autres artistes

A la même période, Georges Kiamwangana Mateta monte les éditions Vévé et produit un nombre important d’artistes sur la scène musicale.

Les premiers produits qui furent édités par les éditions Vévé sont sans doute : « Okokoma Mokristu », « Mbula ekoya to kozongana » de Verckys. Les premiers disques de l’orchestre Vévé, ont été édités par Verckys lui-même. « Nakopesa yo motema » et « Billy yaba fiancés » de Verckys et « Fifi Solange » de Saak Saakul.

C’était le début des éditions Vévé. Un début difficile pour ce jeune de 25 ans, qui se lance dans la production et dans l’édition discographique. Avec les premiers bénéfices réalisés, il se procure des matériels musicaux auprès de Roger Izeidi. Et il réussit à équiper complètement son ensemble musical et son studio d’enregistrement dans sa parcelle sur l’avenue Eyala, dans la commune de Kasa-Vubu. Et plus tard, il installera son magasin Zadis sur la Place Victoire.

Dans les années 90, se concentrent à Paris, les producteurs qui éditent la musique africaine. Le manque des structures au pays handicape le secteur. Verckys est au bout de ses forces, il n’y a plus de producteurs nationaux. Les rares survivants sont lassés. Les producteurs étrangers s’accaparent des produits des musiciens congolais.

Dans les années 1970, il se produit avec d’autres grands musiciens de légende comme Nyboma Mwan’Dido et Pépé Kalle. Dans les années 1980, Verckys monte Langa Langa Stars composé d’Evoloko Joker, Bozi Boziana et Djo Mali Boteku, dissidents de Zaïko Langa Langa, et de Dindo Yogo.

En 1998, il dirige avec Tabu Ley, Zatho Kinzonzi et Philippe Kanza, les travaux de l’Union des musiciens congolais (Umuco), sur les avis et considérations en rapport avec la Constitution de la 3ème République. En 2006, il relance les éditions Vévé et ressort une vingtaine de cassettes des œuvres de plusieurs artistes et orchestres, éditées et produites depuis 1969.

Né en 1944 à Kisantu, dans la province du Kongo Central (République Démocratique du Congo), Verckys fait ses études à Ngiri Ngiri, puis à Kalina, où il fait les humanités modernes.

Il apprend la clarinette à la fanfare kimbanguiste et le saxophone auprès d’Isaac Musekiwa. ACP/ZNG/Awa

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