Kinshasa : la situation de bicéphalisme de la SOCODA préoccupent les artistes

Kinshasa, 26 avril 2024(ACP).- La situation de bicéphalisme de la Société congolaise de droits d’auteur et droits voisins préoccupent les artistes écartelés entre deux ailes de cette coopérative du PCA N’Yoka Longo et du chanteur Blaise Bula. « Ce conflit au sein de la SOCODA nous préoccupe énormément parce que c’est tous les jours nous recevons le questionnement des artistes qui ne savent plus sur quel saint de se vouer  à cause  de cette situation de bicéphalisme », a déploré Roch Bodo, président du collectif des artistes et des culturels du Congo (CAC). 

« Aujourd’hui des jeunes artistes qui voudront bien protéger leurs œuvres, ne savent plus où aller, à quelle coopérative.  Est-ce, ils doivent aller sur l’avenue Kidisho sur la place des évolues, dans la commune de Gombe ou encore sur Popokabaka dans la commune de Kasavubu ? », a-t-il ajouté. Roch Bodo a constaté que les deux directions de la SOCODA ont pratiquement  les mêmes ambitions et assurances vis-à-vis des artistes. « Cette situation si ça perdure, ça sera vraiment au grand  désavantage des artistes  qui sont en insécurité. Ils sont déjà vulnérables dans la mesure où l’art ne nourrit pas son homme en RDC.

La seule société qui devait collecter et  rétribuer les droits d’auteur si aujourd’hui  sombre dans ce conflit qui ne permet pas aux artistes de se retourner. C’est vraiment un danger »,  a constaté cet artiste comédien. Lors de son audience avec la Première ministre dans le cadre des consultations, le PCA de la SOCODA, Jossart N’Yoka Longo M’Vula  a démontré de manière détaillée que la SOCODA est une société privée, émanant de la société civile, et non un service spécialisé du ministre de la Culture, arts et patrimoines.

Il a déploré le comportement de la ministre sortante Catherine Kathungu tendant à s’immiscer fréquemment dans la gestion de leur coopérative. Le chanteur se plaint du fait qu’il existe des textes et des décisions judiciaires que la ministre zappe au profit de ses intérêts, le plus souvent entourée d’un groupe d’opportunistes. « Madame, on n’arrive pas à travailler normalement à cause du non-respect des textes, à cause de non-respect des décisions judicaires.

Nous vous tenons informer en tant que société civile », a déclaré Jossart N’Yoka Longo. Pour d’autre part, le chanteur Blaise Bula tient à l’assemblée générale de sociétaires qui lui a porté à la tête de la SOCODA comme PCA. Il a exhibe même un extrait du journal officiel qui confirme son poste de PCA.

Faute d’avoir accès aux installations de la SOCODA sur la place des évolués dans la commune de Gombe à la suite d’un  arrêt exécutoire qui émanent des institutions judiciaires, Blaise Bula s’est proclamé PCA.  Avec son bureau, ils ont ouvert une autre aile de la SOCODA dans la commune de Kasavubu, soutenu par la ministre de la culture, arts et patrimoines, Catherine Kathungu Furaha.

 « La SOCODA fonctionne désormais normalement. La Cour d’appel de Kinshasa/Gombe a annulé l’Assemblée générale ayant élu Blaise Bula à la tête de cette coopérative. L’arrêt rendu le 9 mai dernier reconnaît Jossart Nyoka Longo comme seul PCA de cette structure. Nous, nous continuons à travailler pour le bien-être des artistes, pour la répartition de leurs droits », a éclairé l’opinion Faustin Sukari, membre du conseil d’administration de la SOCOCA, proche du PCA N’Yoka Longo. Pour l’orateur, il n’y a pas deux adresses. « J’ai beaucoup d’admiration pour Blaise Bula mais les actes qu’il pose, sont indignes. Madame ministre sortante  s’est trompée des portes en s’immisçant dans les affaires de la SOCODA. C’est une société privée »,  a déploré Faustin Sukari. 

Une médiation comme piste de solution

Comme le chef de l’Etat avait proposé l’idée  d’un forum sur la culture pour favoriser la  réconciliation entre  artistes, Roch Bodo a estimé que sa structure, le CAC veut se porter garant à contribuer à cette médiation entre artistes et opérateurs culturels.  Quant à Henry-Noël Mbuta Voka, opérateur culturel, le chanteur Blaise Bula peut approcher son ainé N’Yoka Longo pour trouver une solution ensemble. « En tant qu’opérateur culturel, je demande aux animateurs des deux ailes de s’attendre. Ils doivent  associer leurs ambitions autour d’une table pour le bien-être des artistes ». La   journée sur les droits d’auteur à la Bibliothèque de la Délégation Wallonie-Bruxelles a laissé un goût amer auprès des jeunes artistes qui sont sortis avec beaucoup de points d’interrogations sur l’avenir de la SOCODA.ACP/   

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