Kinshasa 29 mai 2020
(ACP)-.Les
acteurs de la société civile appellent
le gouvernement à multiplier, à travers la Banque Centrale du Congo,
des campagnes d’éducation civique autour de la consommation de la
coupure de 5.000 FC qui pose quelques problèmes dans les transactions
commerciales à Kinshasa, particulièrement auprès de petits vendeurs.
M. Armand Tunda de l’asbl ‘’Le Consommateur’’ qui s’est entretenu
jeudi avec l’ACP a indiqué que la société civile enregistre nombreuses
plaintes de la part notamment des enseignants et des fonctionnaires de
l’Etat qui ne savent pas écouler facilement les coupures de 5.000 FC
avec lesquelles ils ont été payés pour le compte du salaire mensuel de
mai.
Pour illustrer la situation, il a dit avoir reçu la veille, un enseignant qui lui a dit ne pas avoir payé son transport en descendant sur Kintambo Magasin, tout simplement parce que le chauffeur et le receveur du bus l’ayant transporté ont carrément refusé d’être payé en coupure de 5.000 FC, pour éviter des échanges des paroles qui peuvent dégénérer et les amener au poste de la Police.
Son collègue, lui, a dit qu’un fonctionnaire dont la femme n’a pas réussi à faire des applettes dans un marché de la place, s’est vu contrainte de recourir aux pompistes d’une station-service pour faire échanger des coupures de 5.000 Fc moyennant un pourboire.
L’activiste
qui a tout même reconnu que l’Institut d’émission avait
fait déjà fait une mise au point depuis la paie d’avril dernier , selon
laquelle, la coupure de 5.000 FC avait cours légal en RDC, à l’instar d’autres
billets et que le récalcitrant serait puni , a estimé qu’elle était encore
timide et qu’il fallait à tout prix renforcer la sensibilisation pour récréer
la confiance des kinois dans la consommation de ce billet.
Un expert se prononce sur la question Pour en avoir le cœur net, Mme Charleine
Kamba, experte en question financière et monétaire, fiduciaire au sein d’un
cabinet dans la commune de Limete a dit à l’ACP : « Partout, à travers le
monde, seule, la banque centrale, Institut d’Emission, a le pouvoir de déclarer
que tel ou tel autre billet a cours légal et doit donc être
utilisé dans les différentes transactions à l’interne ».
Toutefois, elle a précisé : « La consommation d’un billet ne se fait pas sur base d’une quelconque pression. Elle est le résultante de la confiance entre le dit billet et son consommateur ».
Pour preuve, a-t-elle fait remarquer : « Jusqu’à ce jour, les Congolais continuent à consommer les billets de 100 et de 50 FC malgré leur état fatigué ».
Il
a enfin rappelé qu’en son temps, pour amener tous les Congolais à consommer la nouvelle
monnaie, le Franc congolais, feu le Président Laurent Désiré Kabila n’a
pas trouvé mieux que de faire monter un orchestre regroupant toutes les stars
de la RDC qui ont conçu, produit et chanté en cœur ‘’Franc Congolais’’ dont la
mélodie fredonne jusqu’à ce jour
dans les cœurs des Congolais.
Pour
revenir à la question, l’experte a demandé à la BCC de poursuivre
avec la campagne de sensibilisation et d’éducation civique, en ciblant certains
points importants de la ville, tels les marchés, entrepôts et
carrefours pour expliquer le bienfondé de la consommation de cette coupure qui
est consommé sans accroc à l’intérieur du pays. C’est de cette facon que la
confiance sera recréée entre les kinois et le billet de 5.000 FC, a-t-elle
conclu. ACP/Kayu