Kinshasa, 4 mars 2025 (ACP).- Les risques d’exterminer les populations congolaises dans les zones sous occupation rwandaise sont évidents, a déclaré le coordonnateur de la Nouvelle société civile congolaise (NSCC), dimanche, dans un entretien avec l’Agence congolaise de presse (ACP). « Les risques d’exterminer nos populations sont extrêmement évidents et cela, sous le regard impuissant de la communauté internationale. Il y a certains États qui sont soupçonnés d’avoir accompagné le Rwanda dont la France. Nous pensons qu’il y a risque. C’est un génocide qui est en train de se commettre sur le sol congolais, mais que l’on observe et dont on ne tient pas compte de l’ampleur et de la manière dont il est en train de se réaliser sur notre sol », a indiqué Jonas Tshiombela, coordonnateur de la NSCC. Parlant de la balkanisation du pays dont tout le processus est révélé par des faits sur terrain, cet acteur de la société civile dit « craindre qu’on puisse exterminer les Congolais pour les remplacer par les populations rwandaises qui tiennent mordicus à peupler cette partie pour qu’un jour, ils puissent réclamer leur autonomie ». Jonas Tshiombela en appelle à la vigilance des Congolais et au respect des chartes de l’Union africaine et de l’Onu. « Nous appelons le peuple congolais à la vigilance et l’Onu ainsi que l’Union africaine afin que leurs chartes soient respectées. Toucher à l’intégralité d’un pays souverain dans ces conditions-là ce serait quand même du banditisme organisé par M Museveni et Paul Kagame », a-t-il ajouté. Il dit en appeler également à la mobilisation générale et à la vigilance pour que jamais « le territoire congolais ne soit annexé au petit pays comme le Rwanda ». « Nos richesses sont pillées. Cette extermination des civils est visible. Mais nous sommes à Arusha en procès avec le Rwanda sur les atrocités déjà commises sur notre sol en 2021. Qu’il continue d’en commettre davantage et nous continuons aussi à les documenter. Voilà pourquoi à la NSCC, nous rappelons au Chef de l’Etat, comme il y a remaniement en vue et qu’il y a possibilité d’ajuster l’action du gouvernement, que nos services restent disponibles pour contribuer sur la question des droits de l’homme dans notre pays. Nous allons nous appuyer sur le format de ce gouvernement, pour nous permettre de suivre particulièrement cette question, documenté personnellement pour qu’un jour ceux qui ont commis ces forfaits (atrocités) sur notre sol puissent répondre de leurs actes », a-t-il soutenu. Cet acteur de la société civile a assuré saisir la main tendue du Chef de l’Etat et voir dans quelles conditions jouer tel ou tel rôle pour aussi accompagner l’action de lutte contre l’impunité et surtout les cas de violations massives des droits humains dans le pays. Jonas Tshiombela est revenu sur l’appel lancé par la NSCC depuis 2010 qui a fait de cette plateforme l’une des rares structures qui ont organisé une pétition pour réclamer le tribunal pénal international (TPI) pour la RDC. « Nous adhérons à l’idée du procureur de la CPI, Karim Khan pour la création d’un tribunal spécial pour la RDC. La Sierra Leone l’a eu avec 200 000 morts, la Yougoslavie, avec 400 000 morts, le Rwanda, avec 800 000, le Liban, avec un seul mort, le Premier ministre Rafiki Hareri », a-t-il expliqué. Et de poursuivre : « Donc, aujourd’hui la CPI, à travers Monsieur Karim, arrive à comprendre ça plusieurs années après, nous ne pouvons que nous réjouir. Au fil des années, le docteur Mukwege est revenu également sur cette question de la TPI. Donc nous pensons que c’est une façon de lutter contre l’impunité et les incursions terribles dangereuses et récurrentes qui sont organisées par le Rwanda, le Burundi et le Kenya sur le seul congolais pour nous attirer tout ce que nous avons connu comme atrocités cruelles et plusieurs millions de morts. Là où il a été institué, il y avait moins d’un million de morts et, la RDC en compte aujourd’hui plus de 15 millions, il est temps que la justice soit faite à la population congolaise et que réparation soit faite ». Le coordonnateur de la NSCC a également noté que la structure qu’il dirige a déjà salué l’idée et la réflexion qu’on puisse instituer le TPI, vu l’ampleur des massacres qui sont commis sur notre sol. « Rappelez-vous que c’est presque tout un pays qui est décimé : plus de cinq fois le Gabon, le Zimbabwe a plus de 12 millions d’habitants, le Congo Brazzaville a environ 3 à 3,5 millions d’habitants et chez nous, nous avons enregistré 15 millions de morts. Cela veut dire que c’est tout un pays qui est effacé », a-t-il souligné. Comme leader communautaire, Jonas Tshiombela pense que cette façon de faire de la part de la CPI ne serait que justice. « Nous ne pensons pas que le procureur de la CPI soit venu pour nous distraire, pour nous endormir avec une déclaration qui va susciter espoir et qu’à la fin, rien ne puisse suivre. Nous continuons d’être très vigilants là-dessus pour qu’on ait ce tribunal pénal pour la RDC », a-t-il conclu. ACP/
RDC: « les risques d’exterminer nos populations sont extrêmement évidents » (Acteur social)
Jonas Tshiombela, coordonnateur de la NSCC