Le port des mini-jupes différemment apprécié à Kinshasa

Kinshasa, 6 juin 2023 (ACP). – Le port des mini-jupes par la gente féminine a été différemment apprécié dans la ville de Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC), a constaté mardi l’ACP, en marge de la journée mondiale dédiée à cette tenue préférée par certaines femmes.

« La mini-jupe est une tenue comme toute autre. Son port ne peut pas poser problème ni sur le plan spirituel ou moral. D’ailleurs, elle participe au décor féminin surtout lorsqu’elle est bien cousue. Il ne faut pas l’associer à l’éducation d’une personne », a déclaré une esthéticienne, habitant la commune de Lingwala, Patience Bikuma.

Intervenant dans le même sens, une étudiante de l’Institut supérieur pédagogique de la Gombe (ISP) pense que le port de la mini-jupe est beaucoup plus lié à l’âge. « Elle est souvent portée par la jeune fille et  la dame à fleur d’âge. Mais au-delà de la cinquantaine, c’est n’est plus possible parce qu’il y a certaines tenues qui ne collent pas à un certain âge », a affirmé Brigite Nzazi.

Même son de cloche pour la coiffeuse Jeanine Luyindula, qui pense que la courte jupe fait juste partie de la mode. Elle n’a rien d’anormal surtout qu’elle fait aussi partie de la culture.

«J’aime porter des courtes jupes juste pour me faire plaisir et avoir un peu de l’air, et aussi me sentir un peu plus libre que lorsque je suis emballée dans une longue robe ou un pagne. Beaucoup de femmes aiment ça. On ne doit pas être hypocrite», a-t-elle dit.


Les femmes astreintes au respect des valeurs religieuses devraient s’abstenir des mini-jupes

Cette opinion est loin de coller à la peau des hommes et femmes astreints aux valeurs chrétiennes. C’est du pasteur Peter Bushiri qui estime que le port de la mini-jupe est un péché.

«La mini-jupe est un accoutrement inapproprié pour une femme respectueuse des valeurs religieuses. Là où les gens se respectent, vous ne verrez pas des dames habillées en jupes courtes », a-t-il estimé.

Et d’enchaîner : « Les femmes, qu’elles soient jeunes filles ou mères de famille, sont obligées de s’habiller décemment, c’est-à-dire avec pudeur et modestie. Peu importe le climat. Rien ne peut justifier que les femmes remplies de l’Esprit-Saint se présentent à l’église dans des vêtements qui font que certaines hommes prêtent plus attention à leurs corps ».

Un point de vue également partagé par une chrétienne nommée Esther Mbasi, pour qui la mini-jupe  représente un des moyens de se rebeller contre la parole de Dieu, une façon de déplaire aux parents et même aux pasteurs d’églises.

François Asani, étudiant de l’Université de Kinshasa, a renchéri dans le même sens.

«Cette tenue permet aux jeunes filles de nous séduire et même de séduire nos parents. Le parlement ferait mieux de légiférer sur cette question, et interdire cette tenue, car elle porte atteinte à la pudeur publique ».

Il en est de même d’une camerawoman travaillant dans une chaîne de télévision de la place qui a requis l’anonymat : « Je n’aime pas porter la mini-jupe parce qu’elle expose une bonne partie de mon corps, qui de ce fait, suscite des regards curieux des hommes. Cette tenue me paraît dangereuse parce que si elle est tellement courte, elle peut être à l’origine des violences sexuelles que subissent certaines femmes ».

La mini-jupe est l’invention d’un maître tailleur appelé Lucien Langman. Elle date de 1962. La journée mondiale dédiée au port de cette tenue a été voulue et lancée en 2015 par Rachid Ben Othman, président de la ligue pour la défense de la laïcité et des libertés, et l’activiste féministe Najet Bayoudh. Ils avaient lancé un appel aux Tunisiennes (pays musulman) où la femme doit être voilée, pour participer à un rassemblement en mini-jupes le 6 juin. Cela a été perçu comme un signe de solidarité avec la femme opprimée.

ACP/ KHM/C.L.

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