Le Premier ministre attire l’attention des magistrats et de la Police judiciaire sur leur rôle contre la corruption

Kinshasa, 22 octobre 2021 (ACP).- Le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde, a attiré l’attention des magistrats et agents de la Police judiciaire sur le rôle qu’ils sont appelés à jouer dans la lutte contre la corruption, à l’ouverture mardi à Kinshasa, des travaux des états généraux de la lutte contre ce fléau en RDC.

Tout en rappelant qu’il s’agit du cheval de bataille du Président de la République depuis son investiture à la magistrature suprême, le chef du gouvernement a indiqué que la République n’accordera aucun pardon à ceux d’entre eux qui auront facilité ou couvert des actes de corruption ou de détournement des deniers publics.

« Il vous souviendra que lors de son investiture à la magistrature suprême, le Président de la République avait donné le ton de cette lutte contre la corruption en prenant l’engagement de travailler pour l’avènement d’un État des droits, débarrassé de la corruption et de toutes sortes d’antivaleurs », a-t-il affirmé.

Pour le Premier ministre, les présentes assises permettront de jeter un regard sur ce qui a été fait, de relever le défi majeur avant de projeter le pays vers le futur, en vue d’assurer un avenir meilleur à son peuple.

« La corruption est un des écueils qui plombent le décollage du pays », a-t-il dit, avant de saluer la mise sur pied par le Chef de l’État de tous les mécanismes destinés à définir et mettre en œuvre tout programme permettant de détecter les agissements assimilables à ce mal profond.

« La corruption constitue l’un des obstacles majeurs à la réduction de la pauvreté, au développement des capacités nationales à améliorer les conditions de vie de nos concitoyens pour la réalisation des objectifs du développement durable », a-t-il déploré.

Rappelant ce qui a été fait, le Premier ministre a indiqué que le Chef de l’État a mis en place, par l’ordonnance n°20/013, un service spécialisé dénommé « Agence de Prévention et de Lutte contre la Corruption » (APLC).

« En effet, aux termes de l’article 2 de l’ordonnance portant création, organisation et fonctionnement de l’APLC, ce service a été chargé de définir et mettre en œuvre tout programme permettant de détecter les agissements susceptibles d’être considérés comme relevant de la corruption ou d’une infraction y assimilées, de mener toute étude et de diligenter des enquêtes nécessaires, de provoquer des poursuites pour faire sanctionner toute personne ou groupe de personnes, organisation, organisme, entreprise ou autre service impliqué dans les actes de corruption, de blanchiment des capitaux ou des faits assimilés dans les conditions fixées par la règlementation en vigueur », a précisé le chef du Gouvernement.

Aux côtés de ce service, a-t-il poursuivi, le Président de la République a voulu accentuer le contrôle des finances publiques en réactivant un autre service plus vieux et dont on ne parlait presque plus. Il s’agit de l’Inspection générale des Finances.

A l’instar du premier, ce service est également rattaché à la Présidence de la République.

« Le travail effectué par ces deux structures, nous sera présenté par leurs animateurs au cours de ces assises. Et au sein du Gouvernement de la République et de différentes institutions, plusieurs mécanismes sont développés actuellement pour lutter contre la corruption, la fraude de tout genre et le coulage des recettes », a-t-il affirmé.

La ministre de la Justice décrie un fléau mondial

De son côté, la ministre de la Justice et Gardes des sceaux, Rose Mutombo Kiese, a décrié la corruption qu’elle a qualifiée de ‘‘fléau mondial’’, un phénomène qui concerne toutes les nations et qui constitue un véritable frein au développement, bien que sa nature, son degré et son étendue diffère d’un pays à l’autre.

Selon elle, la RDC qui n’échappe pas à cette réalité est classée  parmi les pays où l’indice de corruption est élevé.

Rose Mutombo Kiese a exhorté les participants à proposer des actions de plaidoyer à l’endroit des parlementaires en vue de doter la RDC d’un cadre légal approprié pour lutter contre ce fléau. Elle les a appelés à plus de courage et d’abnégation pour conjurer définitivement la corruption car elle freine la maximisation des recettes de l’Etat pourtant indispensable pour la reconstruction du pays.

Définir un nouveau mode de vie

Auparavant, dans son mot lu par sa déléguée, Debab Asrat, le représentant résident du PNUD, Dominic Sam, avait indiqué que ces assises étaient une occasion pour questionner les capacités nationales à définir un nouveau mode de vie à partir d’un nouveau référentiel notamment l’intérêt public, étant le prix à payer pour faire profiter à tous les Congolais des avantages publics sur la base d’une éthique publique de responsabilité.

Il a livré deux messages à l’intention de l’assistance, dont le premier relève la nécessité de considérer la lutte contre la corruption comme un des leviers stratégiques pour actionner la renaissance de la RDC et cristalliser la conscience nationale pour le développement.

Quant au second message, il a estimé que la lutte contre la corruption devra contribuer à changer le narratif des acteurs externes sur la RDC et à renforcer sa crédibilité sur l’échiquier international.

Pour encourager toute initiative tendant à améliorer le cadre normatif et institutionnel congolais de lutte contre ce fléau, un appui substantiel du PNUD est prévu en faveur des commissions politico administratives et judiciaires de l’Assemblée nationale et du Sénat, a souligné le représentant résident du PNUD.

Durant 5 jours, 150 participants issus des institutions publiques et du secteur privé ainsi que des organisations de la société civile vont réfléchir sur les voies et moyens d’éradiquer la corruption sous toutes ses formes.

Plusieurs personnalités du monde politique et du domaine de la justice ont rehaussé de leur présence cette cérémonie.

ACP/Kayu/RN/OB/Cfm/Nig/SGB/TKM

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