Faible desserte de la population du Kasaï Oriental en énergie électrique

Mbuji-Mayi, 22 mai 2021(ACP).- Le taux de desserte en énergie électrique est infiniment faible dans la province du Kasaï Oriental où environ 10.000 personnes seulement habitant la ville de Mbuji-Mayi sur plus de 3 millions d’habitants que compte la métropole, ont accès à cette denrée énergétique.

Ces statistiques démontrent clairement que la problématique d’accessibilité à l’énergie dans cette province, se présente avec acuité notamment à cause de  l’insuffisance des unités de production.

Il y a lieu de noter cependant que le Kasaï Oriental dispose de six (6) centrales hydroélectriques dont trois appartenant à la société Minière de Bakwanga (MIBA), deux à la société Anhuit-Congo d’investissement minier (SACIM), une de la mission presbytérienne, station de Bibanga en territoire de Katanda et deux centrales thermoélectriques, propriétés de la Société nationale d’électricité (SNEL).

Présentation de ces centrales

  • Les centrales hydroélectriques de la MIBA

Selon M. Victor Kabongo Katomba, directeur gérant de la société Energie du Kasaï (ENERKA), une filiale de la MIBA chargée de la commercialisation du courant électrique aux tiers et de la maintenance de ces centrales, ces défis fonctionnent en régie et sont appelés « Barrage de Tshiala » qui est l’unique infrastructure desservant la ville de Mbuji-Mayi en électricité.

Le barrage de Tshiala qui se situe à 30 Km au Nord- Est du chef-lieu de cette province, compte au total 12 machines installées parmi lesquelles trois seulement tournent avec beaucoup de difficultés, souvent cannibalisées pour leur maintien en service. Il est implantée sur la rivière Lubilanji de part et d’autre de deux rives, notamment la rive gauche avec deux centrales qui existent depuis 1953  où sont installées 4 turbines d’une capacité de 7 mégawatts et juste à côté, une autre centrale de Lubilanji 2 avec 6 turbines d’une puissance de 10,80 mégawatts.

Sur la rive droite, existe une vieille centrale de Tshiala 1 qui est équipée de 2 machines fournissant 1 mégawatt. Opérationnelle depuis 1933, la centrale   passe pour la première  à avoir existé pour pallier aux besoins en électricité de la FORMINIERE  (Société forestière et minière), l’actuelle MIBA.

Etat des lieux du barrage

Actuellement, trois machines sont en service, produisant 3,8 mégawatts sur 18 installés et 9 machines sont totalement à l’arrêt faute de financement. Aussi, faut-il faire remarquer qu’environ 75 % de cette énergie, soit 2,85 mégawatts sont consommés par la MIBA, propriétaire de cette infrastructure et 0,9 mégawatts sont mis à la disposition de la population, de la REGIDESO et de quelques Petites et moyennes entreprises.

Victor Kabongo a, à ce stade, révélé que les difficultés sont liées à la vétusté des machines qui sont tombées en cascade en panne, sur le site de Tshiala où sur un parc de 12 machines installées, trois tournent avec peine. Ce qui nécessite de moyens pour la fiabilisation et le bon fonctionnement, avec toujours l’objectif de desservir en premier lieu la MIBA en énergie pour l’optimisation de fonctionnement des unités de traitement (MIBA).

Le 2ème objectif à atteindre est d’améliorer l’alimentation de la REGIDESO pour la desserte en eau potable et enfin, desservir la population de la ville de Mbuji-Mayi en électricité, car plongée depuis longtemps dans l’obscurité totale.

2) Les barrages de la SACIM

Pour ses besoins d’exploitation du diamant et de fonctionnement de son usine, la Société Anhuit-Congo d’investissement minier (SACIM), a construit deux mini barrages hydroélectriques. L’un sur la rivière Movo d’une puissance de 4 mégawatts pendant la période de la forte pluviométrie, l’autre de 12 mégawatts sur la rivière Lubi en territoire de Miabi, soit un total de 16 mégawatts.

L’usine de la SACIM où convergent les câbles de transport du courant électrique est à Tshibwe, une localité du territoire de Miabi, située à 45 Km à l’Ouest de la ville de Mbujimayi.

Ces deux unités fonctionnent optimalement dans la mesure où elles sont nouvellement installées, en dehors des difficultés liées à la baisse du niveau d’eau de la rivière Movo pendant la saison sèche.

L’accessibilité de la population à cette énergie

La SACIM et l’Etat congolais, à travers la Société nationale d’électricité (SNEL), ont signé dernièrement un accord portant cession de 4 mégawatts à la province du Kasaï Oriental au bénéfice des populations de Miabi, de Kabeya Kamuanga et de la ville de Mbuji-Mayi.

A cet effet, une délégation de la SNEL conduite par le président du conseil d’administration de cette entreprise étatique, M. André-Alain Atundu, avait effectué une mission dans cette partie de la RDC pour une étude de faisabilité devant permettre le transport de cette énergie, de Tshibwe vers le chef-lieu de la province, d’une part et vers les chefs-lieux des territoires précités dont le démarrage des travaux connait encore une léthargie.

En attendant, la direction provinciale de la SNEL/Kasaï Oriental a amorcé les travaux de réhabilitation de 27 cabines de distribution existant.

3) Les centrales thermoélectriques de la SNEL

Vers le début de l’année 1980, La SNEL a installé, au quartier du même nom dans la commune de Dibindi à Mbuji-Mayi, une centrale thermoélectrique de quatre générateurs fonctionnant à base de gasoil, suite au refus par la MIBA, propriétaire du barrage de Tshiala, de céder une partie de son énergie nécessaire à ses activités d’exploitation et de traitement diamantifère nécessitant la stabilité de l’énergie.

A cette époque jusque vers 1999, beaucoup de ménages dont le pouvoir d’achat était élevé, avaient accès à l’électricité et l’éclairage public était assuré. Plus tard, une deuxième centrale thermoélectrique de deux générateurs a été aussi installée au quartier Nkongolo, dans la même entité urbaine suite à l’arrêt total de la première faute d’entretient et de maintenance sur l’ensemble de cette unité, ainsi que de payement des factures jugées trop salées par rapport à la consommation.

La première est tombée en panne pendant plusieurs années et ses installations vandalisées par des inciviques, tandis que la deuxième encore en service, mais utilisée assez rarement à cause de la consommation exagérée de combustible, soit en moyenne 200 litres de gasoil par heure, représentant ainsi pour une demie journée de service, 12 fûts au prix de 3.600$US par jour.

4) Le mini barrage de Bibanga

Propriété de la station missionnaire de l’Eglise presbytérienne de Bibanga dans le groupement de Bakwa Kanda en territoire de Katanda, cette petite infrastructure a été construite vers 1940. Elle dispose d’une turbine de moins d’un mégawatt pour alimenter le grand hôpital de cette agglomération, les habitations des médecins et du personnel tant administratif que soignant, de la paroisse et des maisons de membres de ce presbytère, de l’Institut technique médical et des maisons des enseignants.

Les efforts fournis dans ce secteur

Pour le cas du barrage de Tshiala, Victor Kabongo, directeur gérant de la société Energie du Kasaï (ENERKA), a laissé entendre que la MIBA qui est actionnaire majoritaire de cette unité de production énergétique, a promis de céder une somme de 5 millions de dollars américains à soustraire dans les 40 millions de la créance à recouvrer auprès de l’Etat congolais.

Néanmoins, un plan d’urgence a été élaboré par la société ENERKA consistant à la réparation progressive de 9  machines en panne.

Le plan à court terme vise l’obtention de 10.000 $ US pour redresser la centrale de Lubilanji 1 et celle de Tshiala 1, tandis qu’à moyen terme, il va falloir accroître la puissance de Lubilanji 2 par l’extension du réseau, car la potentialité de Tshiala est de 35 mégawatts permettant à développer la province avec la création de la cimenterie de Katanda et d’autres industries.

La banque allemande KFW a promis d’intervenir à hauteur de 30 millions de dollars américains pour la réhabilitation de cette unité de production énergétique, en vue d’alimenter régulièrement la REGIDESO pour la desserte en eau potable de la population.

Pour sa part, le gouvernement de la RDC, à travers le Fonds de promotion de l’industrie (FPI), est sur le point de construire un barrage  hydroélectrique de 30 mégawatts à Tshibasa, en territoire de Lupatapata et aussi installer la centrale photovoltaïque de 10 mégawatts (court terme) à Tshipuka, dans le territoire de Tshilenge.

Quand au projet de transport du courant électrique de Tshibwe en territoire de Miabi vers Mbuji-Mayi,  il est en voie d’être réalisé par la SNEL. Il est à noter également que le gouvernement provincial du Kasaï Oriental a souvent intervenu financièrement pour la réparation de machines de Tshiala en cas de panne.

Les formes d’énergie les plus faciles

L’énergie renouvelable telle que le photovoltaïque et l’éolienne est actuellement beaucoup utilisée par la population qui en fait usage pour ses besoins en énergie. Même que certaines artères de Mbuji-Mayi sont éclairées au moyen des lampadaires solaires, ce qui réjouit tant soit peu, la population.

Aussi, fut-il souligner le recours à cette forme d’énergie permet juste aux ménages d’avoir de l’éclairage domestique et de suivre les programmes télévisés, et le secteur de petites et moyennes entreprises continuent de souffrir.

En clair, avoir du courant électrique dans la ville de Mbuji-Mayi est encore un luxe à ce jour, d’où l’absence criante des industries entrainant ainsi l’exode des mains d’œuvre vers le grand Katanga ou la ville de Kinshasa. ACP/Zng/May

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