Guerre d’agression : les PVH invitent la Cour pénale internationale à sanctionner le Rwanda

Kinshasa, 07 fév. 2025(ACP).- Les personnes vivants avec handicap et autres personnes vulnérables (PVH-APV) de la République démocratique du Congo (RDC) ont invité la Cour pénale internationale (CPI) à sanctionner le Rwanda pour les crimes commis à leur égard pendant cette guerre d’agression, a-t-on appris jeudi de source officielle.

« À travers ce mémorandum sur la violence et les crimes commis sur les personnes handicapées par le Rwanda et ses supplétifs du M23 pendant l’invasion de la partie Est de la RDC, nous invitons la CPI à sanctionner le Rwanda pour ces actes d’agression », a déclaré Me Irène Esambo Diata, ministre déléguée en charge des PVH-APV. Selon Me Esambo, RDC est victime d’une guerre d’agression par le Rwanda qui dure actuellement plus de trois décennies. Comme pour les femmes et les enfants, les personnes avec handicap ont subi et continuent à subir plus durement les affres de cette agression. « Dans toute la partie Est de notre pays (Nord-Kivu, Sud-Kivu, Ituri, Haut-Uélé et Bas-Uélé), non seulement plusieurs personnes sont devenues handicapées suite à cette guerre d’agression, mais aussi les personnes avec handicap sont gravement exposées aux violences et autres crimes perpétrés par les assaillants sur terrain », a souligné la ministre déléguée aux PVH.

« En 2003, lors de l’élaboration de l’étude commanditée par la Banque mondiale sur « Handicap et Pauvreté en RDC », il a été révélé par les experts du ministère de la Santé que la guerre dans l’Est constitue l’une des causes majeures de l’augmentation du nombre des personnes avec handicap en RDC, alors que le pays peine à mettre en place des mesures pour l’amélioration des conditions de vie de ces personnes vulnérables », a-t-elle ajouté. Elle a fait savoir qu’à son arrivée à la magistrature suprême, en 2019, le Président Félix Antoine Tshisekedi, reconnaissant les conséquences de cette guerre d’agression sur les personnes avec handicap en RDC, dans sa volonté de promouvoir l’inclusion sociale, a créé au sein du Gouvernement central un Ministère en charge des personnes avec handicap pour assurer leur prise en charge et aussi lutter contre les effets de la guerre sur les personnes avec handicap. Alors que le pays s’efforce à éradiquer les effets de la guerre Rwando- Ougandaise sur le sol congolais en 2000, voilà qu’en 2020 le Rwanda a fait ressurgir le M23 en stoppant ainsi l’élan pris par le pays pour l’amélioration des conditions de vie des personnes avec handicap.

«Le dernier assaut du Rwanda et ses supplétifs du M23 dans la partie Est de notre pays a encore aggravé la situation des personnes avec handicap à cause de l’ampleur et de la nature des violences et crimes orchestrés sur terrain, l’utilisation des bombes, des mines anti personnelles et des armes blanches par les assaillants, crée beaucoup des personnes avec handicap aussi bien parmi les civiles que dans les rangs des militaires en RDC », a précisé Me Esambo.

La documentation des exactions de la guerre sur les PVH exigée

Les PVH  de la RDC ont, en outre, demandé à la CPI de documenter toutes les exactions de cette guerre d’agression du Rwanda à leur égard.

« Pour ce faire, nous, personnes avec handicap de la RDC demandons ce qui suit : que la Cour pénale internationale documente toutes les exactions de cette guerre d’agression du Rwanda sur les personnes avec handicap en RDC, et que la guerre cesse en RDC », a renseigné le mémorandum, avant d’exiger aux Nations Unies de constater les effets néfastes de la guerre d’agression, le retrait des militaires rwandais et les M23 et leur retour au Rwanda. « Plusieurs femmes handicapées sont violées, les personnes aveugles et sourdes à cause de la spécificité de leur handicap sont mortes par milliers, sans que personne ne parle de leur situation. Ce sont des victimes silencieuses de cette guerre d’agression », a martelé la source. Il sied de préciser que dans les camps des déplacés internes, les personnes avec handicap vivent dans des conditions inhumaines et sont exposées à l’insécurité et violence permanentes suite à la persistance de la guerre dans la région, car elles ne peuvent pas fuir lorsque les autres personnes valides se mettent à l’abri des bombes et missiles.ACP/

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