Mbuji-Mayi, 17 avril 2024 (ACP). – La brutalité des agents taxateurs des services de l’Etat a été décriée par les personnes vivant avec handicap (PVH) au Kasaï Oriental, province située dans le centre de la République démocratique du Congo, a appris l’ACP de source associative.
« Vous trouvez un handicapé en train d’exécuter son métier libéral, mais les agents de l’État qui pouvaient les aider, sont ceux qui les embrouillent en leur arrachant le matériel de travail pour non-paiement de taxe. C’est ce qui empêche certains de nous d’évoluer. Nous luttons contre la mendicité, mais l’Etat congolais exige trop de nous et décourage nos petits efforts », a déclaré Jean-Pierre Kabangu, président provincial des personnes vivant avec handicap au Kasaï Oriental.
Le président des PVH, qui est patron d’un atelier de couture qui travaille avec ses pairs, fustige le manque d’appui et de soutien financier en leur faveur. Il a affirmé avoir des initiatives devant être soutenues par l’Etat congolais et autres volontaires.
« Pour le moment nous n’avons aucun soutien financier, nous n’avons aucun volontaire pouvant songer à nous. Les handicapés souffrent d’eux-mêmes, cherchant à survivre. S’ils tendent la main pour quémander comme ils font là, c’est parce qu’ils n’ont pas à faire », a-t-il ajouté.
« Il y a beaucoup de projets que l’État congolais peut soutenir en faveur des handicapés. Observez vous-même comment nous nous débrouillons avec nos efforts personnels afin de survivre. Nous leur apprenons la couture comme on le fait ici, c’est grâce à mes efforts qu’ils arrivent à faire ce qu’ils font là. Il n’y a aucun partenaire, mais nous faisons tout pour nous en sortir, mais de fois, ils manquent même le matériel pour travailler, c’est déjà un autre handicap, quelqu’un qui connait le métier, mais qui manque du matériel », a soutenu Jean-Pierre Kabangu.
D’après les statistiques livrées à l’ACP par cette personne ressource, la ville de Mbujimayi compte environ quatre mille (4000) personnes vivant avec handicap et onze mille (11 000) pour la province.
Nécessité d’avoir des PVH dans les institutions publiques
Le président provincial des personnes vivant avec handicap a parlé de la nécessité qu’il y a pour les délégués de sa structure, de faire partir des institutions publiques et politiques, selon les compétences de chacun.
« Nous plaidons auprès des autorités nationales de se rappeler de nous. Nous ne trouvons pas la représentativité des personnes vivant avec handicap dans le gouvernement, même dans les grandes institutions, elles ne sont pas là », a affirmé Jean-Pierre Kabangu, président provincial des personnes vivant avec handicap au Kasaï Oriental.
« S’ils sont représentés ou cooptés comme c’est le cas avec les chefs coutumiers, ils peuvent intervenir dans la prise de décision stratégique en faveur de nos frères-là. Parce que si eux ne sont pas là, personne d’autre ne pourra plaider pour eux », a-t-il dit en substance. ACP/KHM/KKP
