Enseignement supérieur : cinq axes prioritaires de la réforme pour l’amélioration du secteur

Kinshasa, 20 oct. 2023 (ACP).- Les résultats des cinq axes prioritaires de la réforme engagée dans le secteur de l’enseignement supérieur et universitaire ont été dévoilés  jeudi par le ministre de tutelle au cours du briefing du gouvernement.

« Dès ma prise de fonction à la tête de ce ministère, je me suis fixé comme objectif principal, celui d’améliorer la qualité de l’enseignement au niveau supérieur et universitaire sur base de cinq (5), principaux axes, à savoir : la réforme, la numérisation, la lutte contre les antivaleurs, les infrastructures et l’amélioration des conditions de vie des enseignants et des étudiants », a déclaré M. Muhindo Nzangi,  ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU).

S’agissant des réformes engagées, il a rappelé la tenue à Lubumbashi des États généraux de l’enseignement supérieur et universitaire, qui ont permis « de négocier avec toutes les parties prenantes de l’ESU afin d’aboutir à des réformes », précisant dans ce contexte que la loi-cadre de l’enseignement supérieur qui existe depuis 2014, permettant d’instituer le système LMD.

« Notre loi avait déclassé l’ancien système pour la création de LMD. A l’avènement du Président Félix Tshisekedi, nous avons organisé ces états généraux qui ont réuni 400 professeurs en vue de procéder à ces réformes pour avoir les mêmes programmes que les universités du monde et réformer ainsi notre système d’enseignement en commençant par établir en termes de métiers. Nous avons un nouveau programme d’enseignement qui le rend visible et lisible et qui nous permet d’avoir une mobilité des enseignants et étudiants », a dit le ministre de l’ESU. Nous avons également mis en place des secrétariats chargés des recherches dans les universités, mise en place du cadre normatif, législatif et réglementaire. Autant des réformes qui ont permis à l’enseignement supérieur universitaire congolais de se placer au niveau des standards internationaux, a dit le ministre Muhindo Nzangi.

D’ailleurs, une adoption imminente d’un décret relatif aux appellations de grades académiques est prévue, avant d’annoncer la disparition dès la prochaine année académique des diplômes du niveau de graduat. En conséquence, tous les étudiants en LMD vont devoir recevoir les diplômes de licence après 3 ans. « C’est la première fois qu’on a une méthode qui aboutit. Nous avons 5 ans pour achever cette réforme si importante », a fait savoir le ministre de l’ESU.

Évoquant la numérisation dans l’enseignement supérieur et universitaire en République démocratique du Congo,  Muhindo Nzangi, conscient du retard pris par le pays en rapport avec les Nouvelles technologies de l’information et de la communication, a fait savoir que son ministère a battu en brèche pour tirer son épingle du jeu. « Nous avons mis en place un outil solution. Nos universités d’aujourd’hui possèdent des plateformes numériques qui nous permettent d’avoir un portail. Celui qui veut avoir des notes, celui qui veut payer, nous sommes informés de ce qui se passe parce que tout a été digitalisé. Nous avons créé une bibliothèque numérique nationale et nous nous sommes abonnés à des bibliothèques au niveau de l’extérieur pour permettre à nos étudiants à travers la carte sim Academia, de pouvoir accéder sans frais aux ressources pédagogiques du monde », a-t-il expliqué.

« Et puis, nous avons réformé les diplômes. Nous avons révolutionné les diplômes en mettant place des diplômes semi-numériques qui permettent à l’université qui vous reçoit à l’extérieur d’avoir accès à notre site pour vérifier réellement si vous y avez obtenu le diplôme », a dit le ministre de l’ESU.

Lutte contre les mauvaises pratiques et la construction des infrastructures

Par ailleurs,  la lutte contre les mauvaises pratiques a été l’un des combats du ministre Muhindo dans l’enseignement supérieur et universitaire. « Vous avez appris que nous avons interdit tous les actes porteurs d’antivaleurs au niveau des universités notamment l’interdiction de la vente des syllabus, le monnayage des travaux pratiques, des examens et les points sexuellement transmissibles, etc. Nous avons sanctionné pour arriver à mettre fin aux antivaleurs qui régnaient dans nos universités », a-t-il martelé.

En ce qui concerne les infrastructures, le ministre de l’ESU a révélé les réalisations qui ont été accomplies avec la construction, la réhabilitation et la modernisation de certains sites universitaires (homes et auditoires), aussi bien à Kinshasa qu’à l’intérieur du pays. « Notre objectif est de donner aux étudiants des infrastructures universitaires modernes, de qualité pour qu’ils ne soient pas dépaysés lorsqu’ils vont à l’extérieur. Depuis les belges, on n’a pas construit les universités. Ce programme va se poursuivre dans toutes les provinces », a déclaré Muhindo Nzangi.

Amélioration des conditions des enseignants et étudiants

Sur ce chapitre, le ministre Muhindo a fait état des résultats concrets issus de l’accord des négociations de Bibwa. « Depuis 2 ans et demi, dans le cadre de ce que nous avons eu comme accord à Bibwa avec les syndicats, nous avons répondu à une augmentation de 50% pour les professeurs d’universités, et nous sommes engagés à aller à 100%. Pour les chefs des travaux et les assistants, l’augmentation est de l’ordre de 87% », a dit le ministre de l’ESU. Et d’ajouter : « En ce qui concerne la mobilité des enseignants, nous avons commencé la distribution des véhicules aux professeurs d’universités parce qu’ils les méritent. Nous allons continuer la distribution de ces engins aux professeurs d’universités pour améliorer la qualité des conditions des enseignants ».

Pour les étudiants, il a vanté les mérites de Trans Academia, précisant que dans les prochains jours, des bus seront acheminés dans toutes les provinces du pays. Le ministre de l’ESU a annoncé le lancement, dès la semaine prochaine, à Yangambi dans la province de Tshopo (nord-est de la RDC), de la formation des étudiants pour la préparation militaire. « C’est un grand programme que le Chef de l’État soutient. Nous devons préparer nos réservistes », a-t-il dit.

Pour sa part,  le ministre de la Communication et médias,  Patrick Muyaya, a noté que ces réalisations sont illustratives de la volonté du Président de la République d’investir dans l’homme.  « Nous devons nous assurer que nos citoyens sont bien préparés pour relever les défis qu’impose la renaissance de la République Démocratique du Congo ou sa refondation avec des efforts fournis au quotidien par le Président Tshisekedi et tout le gouvernement avec le Premier ministre Sama Lukonde », a-t-il souligné. ACP/

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